Contribution n°3757 (Web) de FNE OcMed à l’enquête publique sur le PLUi de Montpellier Méditerranée Métropole

FNE Occitanie Méditerranée est favorable au nouveau plan local d’urbanisme, en raison des efforts engagés pour infléchir l’étalement urbain. Nous avons toutefois relevé plusieurs points problématiques, dont notamment le zonage relatif à l’implantation de parcs photovoltaïques en zone Natura 2000, la maîtrise des espaces déjà urbanisés de la loi littoral, et des zones à enjeux qui n’ont pas été évitées (Sablassou, Gimel/Euromédecine, parc Henri Lagattu).

Mémoire de FNE OcMed

Contribution n°3465 (Web) à l’enquête publique sur le PLUi de Montpellier Méditerranée Métropole

Eau Secours 34 souhaite alerter les commissaires enquêteurs sur les contradictions entre les énoncés des paragraphes 2.3 (Préserver la ressource en eau), 2.4 (Réduire l’exposition des personnes et des biens aux risques) et 2.5 (Réduire la vulnérabilité du territoire au ruissellement urbain) du PADD et les aménagements urbains présents et futurs tels que décrits de manière plus ou moins floue dans plusieurs OAP.

Les OAP que nous avons choisies de commenter, au regard des paragraphes 2.3, 2.4 et 2.5 du PADD ainsi que du « Guide pour la gestion intégrée de l’eau en milieu urbain et la désimperméabilisation » publié par l’EPTB Lez en partenariat avec plusieurs EPCI dont Montpellier Méditerrané Métropole, sont les OAP Gimel, Euromédecine II, Centre Valsière pour le bassin versant du Verdanson, et l’OAP quartier Cambacérés pour le bassin versant du Nègue-Cats. Nous avons choisi ces OAP parce que nous suivons et documentons depuis des années l’urbanisation et ses impacts sur les milieux aquatiques et le risque d’inondation dans ces secteurs. Mais Il y a aussi d’autres OAP qui sont à pointer du doigt.

Les 2 documents sur les OAP citées ci-dessus sont en pièces jointes.

OAP Gimel, Euromédecine II, Centre Valsière – Bassin du Verdanson
OAP quatier Cambacérés – Bassin du Nègue-Cats

Eau Secours 34 n’émet pas un avis défavorable pour l’ensemble du PLUi car il contient de nombreux points qui nous semblent aller dans le bon sens. Mais nous demandons instamment que certaines OAP soient modifiées voire totalement re-écrites. La révision de ces OAP permettrait de réduire les situations où certains aménagements urbains envisagés sur le territoire de Montpellier Méditerranée Métropole entrent en contradiction avec les principes vertueux énoncés dans le PADD (désimperméabilisation et végétalisation, infiltration à la parcelle, espace de bon fonctionnement des cours d’eau, c’est-à-dire tout ce qui constitue la gestion intégrée des eaux pluviales urbaines).

Contribution n°820 (Web) à l’enquête publique sur le PLUi de Montpellier Méditerranée Métropole

Eau Secours 34 constate que le projet de l’OAP Castelnau-le-Lez Sablassou est un copier-coller du projet de DUP réserve foncière sur le secteur de Sablassou, rejeté par la majorité des habitants de Castelnau-le-Lez ayant participé à l’enquête publique en juillet 2024 avec un avis défavorable du commissaire-enquêteur.

Le site de Sablassou dans le projet d’AOP est d’une surface de 11 ha, soit un ha de plus que dans le projet de DUP réserve foncière. Le projet prévoit la construction d’environ 50 000 m² de surface de plancher dont 45 000 m² pour la seule construction d’un établissement de santé (la fameuse clinique que le maire de Castelnau-le-Lez cherche à imposer coûte-que-coûte). La construction se trouve dans ce qui reste de la plaine agricole de Sablassou. La hauteur des bâtiments autorisée est de 28 m, soit des immeubles de R+7 et R+8 étages. Nous ne savons pas si les parkings de l’établissement de santé seront souterrains ou en surface. Il va s’en dire que les conséquences sur les eaux souterraines et le risque d’inondation ne seront pas les mêmes selon le type de parking construit.

Nous allons donc reprendre notre analyse hydraulique du projet de DUP et la compléter pour le projet d’AOP à la lumière des informations supplémentaires dont nous disposons, notamment la mise à jour de la carte du PPRI de Castelnau-le-Lez intégrant désormais le risque d’inondation par ruissellement des eaux pluviales en plus de celui par débordement des cours d’eau, et une carte assez grossière de la remontée de nappes par le BRGM.

Une aggravation du risque d’inondation

Le secteur englobant Sablassou a subi dans un passé pas si lointain de fortes inondations (2011, 2015). La voie ferrée et même la ligne 2 du tram et le chemin du Pech St Pere, parties intégrantes du futur pôle d’échange multimodal, sont inondés à chaque pluie d’intensité moyenne ou forte. C’est encore le cas du chemin du Pech St Pere après la pluie d’intensité moyenne de la semaine dernière.

Le ruissellement des eaux de pluie sur des sols imperméabilisés par des aménagements urbains sur des parcelles initialement naturelles ou agricoles est la cause principale de ces inondations, renforcé par la remontée de nappe à l’extrémité sud de Sablassou. La carte du PPRI, retravaillée par l’association « Non au Béton » pour être plus lisible, montre un aléa très fort (violet) le long de la voie ferrée, fort (orange) et modéré (vert) le long de la ligne 2 du tram et sur le chemin du Pech St Pere (voir pièce jointe). L’imperméabilisation supplémentaire à Sablassou ne laissant que 30 % de surface perméable aggravera clairement le risque d’inondation, d’autant plus qu’il n’est, semble-t-il, pas prévu de désimperméabiliser sur le même secteur pour compenser cette imperméabilisation supplémentaire. A cela, il faut ajouter l’inondation des parkings de la future clinique dans le cas où ils seraient souterrains. Quelle ineptie de construire une clinique dont les voies d’accès par les ambulances et autres véhicules ainsi que ses éventuels parkings souterrains peuvent être inondés à tous moments ! La surface imperméabilisée non compensée et la construction d’éventuels parkings souterrains dans la nappe ne respectent ni le ZAN ni le règlement du PLUi et sont incompatibles avec le SDAGE et le SAGE.

Une diminution de la recharge de la nappe

Le Sablassou possède une nappe d’eau souterraine dans les sables astiens sous une couche loess-limon profonde d’environ 3 à 6 mètres. Une activité agricole a pu ainsi se développer dés le XIIème siècle grâce à la bonne qualité des terres loessiques et à leur capacité de rétention d’eau, mais aussi grâce à des norias, puits et forages prélevant de l’eau dans la nappe pour irriguer certaines cultures. Actuellement, plus de la moitié des norias, puits et forages sont abandonnés et/ou à sec, ce qui laisse supposer que la recharge de la nappe ne s’effectue plus aussi bien qu’avant. La couche loess-limon étant plutôt imperméable, la percolation de l’eau de pluie jusqu’à la nappe s’effectue dans les endroits où la couche loess-limon est de très faible épaisseur, au niveau des fossés et par les karsts situés au nord de la 113. L’explication la plus probable à la diminution de la recharge de la nappe est l’imperméabilisation du sol à ces endroits et le comblement de fossés. L’imperméabilisation du sol par des aménagements urbains sur des parcelles de l’OAP diminuerait d’autant la recharge de la nappe et la capacité de rétention de l’eau dans le sol (eau verte). Les parkings souterrains freineraient également l’écoulement longitudinale de l’eau dans la nappe. Tout cela qui porterait un coup terrible à l’activité agricole et au jardinage à Sablassou.

Une atteinte de plus à la trame verte et bleue

Sablassou fait partie d’une trame verte et bleue à l’Est de Montpellier. Cette trame est un ilot de fraicheur et de biodiversité très appréciée des habitants. La loi impose depuis 2021 dans les documents de planification (SRADDET, SCOT, PLUi) la préservation et la restauration de la continuité écologique et de la biodiversité au sein des trames vertes et bleues ou de ce qu’il en reste. Les aménagements urbains sur les parcelles de l’OAP en continuant de dégrader et fragmenter les habitats naturels iront à l’encontre de cet objectif vertueux.

Avis défavorable de Eau Secours 34

Notre avis sur ce projet d’AOP ne peut-être que défavorable pour les raisons indiquées ci-dessus.

Carte zonage PLUi
Carte PPRI

Contribution n°557 (Web) à l’enquête publique sur le PLUi de Montpellier Méditerranée Métropole

Eau Secours 34 demande que la durée de l’enquête publique soit rallongée d’un ou deux mois, compte-tenu de la quantité très importante de documents à consulter, et de l’ajout des zonages eaux pluviales et assainissement à l’enquête publique sur le PLUi. Nous demandons aussi que les cartes PLUi et PPRI soient plus exploitables qu’elles ne le sont actuellement, et que les incohérences dans et entre certains documents soient corrigées.

Eau Secours 34, qui a un représentant au conseil d’administration de la régie des eaux de Montpellier Méditerranée Métropole et qui représente FNE Occitanée-Méditerranée au bureau de la Commission Locale de l’Eau Lez-Mosson-Etangs Palavasiens, souhaite faire une contribution écrite solide se focalisant sur les liens eau-urbanisme-climat et c’est lors d’une première lecture rapide des documents mis à disposition que nous avons constaté les problèmes énoncés ci-dessus. Par exemple,
— la classification de certaines parcelles dans des PLU communaux est différente de celle des mêmes parcelles dans le PLUi, censé intégrer les PLU communaux;
— la carte du PPRI intègre le risque d’inondation par ruissellement des eaux pluviales en plus des risques d’inondation par débordement des cours d’eau et submersion marine uniquement pour Montpellier et Castelnau-le-Lez, alors que nous savons que cette mise à jour existe pour d’autres communes de 3M;
— le zonage assainissement s’appuie sur des données en partie obsolètes ou absentes; ces données seront corrigées dans le Schéma Directeur Assainissement (SDA) de 3M mais celui-ci sera adopté en 2027, c’est-à-dire au moins un an après l’adoption du PLUi; la régie des eaux de 3M vient juste de passer un marché public avec un bureau d’études qui réalisera l’inventaire du patrimoine et des infrastructures (postes de relevage, bassins d’orage, déversoirs…) constituant la première partie du SDA;
— enfin que dire des OAP territorialisées qui semblent avoir été générées par l’IA tant elles sont pauvres en informations précises et chiffrées; certaines d’entre elles sont même en contradiction avec d’autres documents mis à disposition pour l’enquête publique.

Contribution à l’enquête publique préalable à la DUP et enquête parcellaire pour la création d’une réserve foncière sur le secteur de Sablassou

Eau Secours 34 est une association d’usagers de l’eau active depuis une quinzaine d’années sur le département de l’Hérault mais avec un focus plus marqué sur le territoire de la métropole de Montpellier. Eau Secours 34 s’intéresse non seulement aux services publics locaux de l’eau potable et de l’assainissement, mais aussi aux services publics locaux de l’eau brute, de la gestion des eaux pluviales urbaines et de la GEMAPI. Eau Secours 34 est membre de FNE Occitanie Méditerranée, et à ce titre un adhérent de Eau Secours 34 représente FNE Occitanie Méditerranée au sein du bureau de la Commission Locale de l’Eau Lez-Mosson-Etangs Palavasiens. Un adhérent de Eau Secours 34 est aussi membre du Conseil d’Administration de la régie des eaux de Montpellier Méditerranée Métropole. Nous sommes aussi régulièrement sollicités pour participer à des commissions diverses telles que le récent comité de pilotage du Schéma Directeur Eau Brute de la métropole de Montpellier.

Nous avons aussi pris l’habitude de participer aux débats publics organisés par la CNDP et de contribuer aux enquêtes publiques lorsque l’eau est un des enjeux à prendre en compte. C’est le cas de l’enquête publique préalable à la déclaration d’utilité publique et enquête parcellaire pour la création d’une réserve foncière sur le secteur de Sablassou.

Nous tenons tout d’abord à exprimer notre étonnement face à cette enquête publique lancée en plein mois de juillet. Ce n’est pas la première fois qu’une enquête publique concernant le territoire de la métropole de Montpellier a lieu en été, mais c’est la première fois qu’une enquête publique est lancée via la procédure simplifiée avec un dossier aussi mal monté et pour une durée aussi courte. Quelle urgence y a-t-il à lancer cette enquête publique alors que les études d’impact environnemental sont loin d’être terminées et que le projet de réserve foncière doit se conformer au SRADDET et au SCOT qui sont en cours de révision, et au PLUi qui sera finalisé au plus tôt mi-2025 ? N’y a-t-il pas là une tentative de passage en force par le maître d’ouvrage des futurs aménagements des terrains de la future réserve foncière ?

Une aggravation du risque d’inondation par ruissellement des eaux de pluie

Le secteur englobant Sablassou a subi dans un passé pas si lointain de fortes inondations par ruissellement des eaux de pluie. C’est l’imperméabilisation du sol par des aménagements urbains sur des parcelles initialement naturelles ou agricoles qui a provoqué l’augmentation du ruissellement et donc les inondations. Si la réserve foncière est créée, ce processus (urbanisation-ruissellement-inondation) va se poursuivre sur les parcelles de la réserve foncière puisqu’un certain nombre d’ha ont vocation à être « aménagés » (immeubles, parkings, infrastructures de transport, etc.). Le PPRI pour le TRI de Castelnau-le-Lez est en cours de révision avec une prise en compte pour la première fois du risque d’inondation par ruissellement en plus de celui par débordement des cours d’eau. Il nous semble essentiel d’attendre les premières estimations sur le risque d’inondation par ruissellement avant de créer la réserve foncière. Il en va de la sécurité des biens et des personnes face au risque d’inondation à Sablassou.

Une diminution de la recharge de la nappe des sables astiens

Le Sablassou possède une nappe d’eau souterraine dans les sables astiens sous une couche loess-limon profonde d’environ 3 à 6 mètres. Une activité agricole a pu ainsi se développer dés le XIIème siècle grâce à la bonne qualité des terres loessiques et à leur capacité de rétention d’eau, mais aussi grâce à des norias, puits et forages prélevant de l’eau dans la nappe pour irriguer certaines cultures. Actuellement, plus de la moitié des norias, puits et forages sont abandonnés et/ou à sec, ce qui laisse supposer que la recharge de la nappe ne s’effectue plus aussi bien qu’avant. La couche loess-limon étant plutôt imperméable, la percolation de l’eau de pluie jusqu’à la nappe s’effectue dans les endroits où la couche loess-limon est de très faible épaisseur, au niveau des fossés et par les karsts situés au nord de la 113.  L’explication la plus probable à la diminution de la recharge de la nappe est l’imperméabilisation du sol à ces endroits et le comblement de fossés. L’imperméabilisation du sol par des aménagements urbains sur des parcelles de la réserve foncière diminuerait d’autant la recharge de la nappe et porterait un coup terrible à l’activité agricole et au jardinage à Sablassou.

Une atteinte de plus à la trame verte et bleue

Sablassou fait partie d’une trame verte et bleue à l’Est de Montpellier. Cette trame est un ilot de fraicheur et de biodiversité très appréciée des habitants. La loi impose depuis 2021 dans les documents de planification (SRADDET, SCOT, PLUi) la préservation et la restauration de la continuité écologique et de la biodiversité au sein des trames vertes et bleues ou de ce qu’il en reste. Les aménagements urbains sur les parcelles de la réserve foncière en continuant de dégrader et fragmenter les habitats naturels iront à l’encontre de cet objectif vertueux.

Avis défavorable de Eau Secours 34

Notre avis sur ce projet de réserve foncière est défavorable pour les raisons indiquées ci-dessus, mais aussi parce que l’utilité publique telle qu’invoquée dans le dossier ne correspond pas avec l’idée que nous nous faisons de l’intérêt général et de sa défense sur le territoire de la métropole de Montpellier.

Les présentations de la journée « Le ZACquisme, cet anti-paysage »

Le 3 février 2024, dans le cadre du séminaire universitaire « Description et éloges des lieux », s’est tenue à la Maison des Sciences Humaines de l’Université Paul Valery une journée ouverte à toutes et tous intitulée « Le ZACquisme, cet anti-paysage ». Les présentations lors de cette journée se sont accompagnées d’un débat avec la salle sur l’aménagement urbain de la métropole de Montpellier et son impact sur le sol, l’eau et l’air.

Voici les diaporamas de certaines de ces présentations.

240203_ZACquisme_présentation_kz_v2

Chapelet de ZACs, de l’usage de la bonne maille, par Kadija Zbairi, architectecte doctorante

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Le projet urbain de l’Ilot des Platanes à Boirargues, par le collectif « Bien Vivre à Boirargues »

Stade-Pérols-Sěminaire du 3 fěvrier 2024

Le projet de stade fantôme à Pérols, par le collectif « Pour une vie paisible contre le stade à Pérols »

Gimel-Msh

Le projet de la ZAC de Gimel à Grabels, par Eau Secours 34 et CCVM

Hydrologie et urbanisation du nord-ouest de Montpellier

Le dossier de réalisation de la ZAC de Gimel rédigé conjointement par la commune de Grabels (maître d’ouvrage), plusieurs bureaux d’études (maîtres d’oeuvre) et GGL (aménageur choisi en 2018) a été publiée en avril 2023. Il contient l’étude d’impact de 2021 actualisée dont la rédaction a été coordonnée par EGIS et 7 annexes dont 2 traitent de la problématique hydraulique :

Annexe 3 : volet eau de l’étude d’impact réalisée par GGL et SEIRI, un bureau d’études Voierie Réseaux Divers doté d’un service de modélisation hydraulique

Cette annexe s’appuie sur les PPRI et le Schéma Directeur Assainissement Pluvial de Grabels (2018), tous réalisés par EGIS, pour modéliser le ruissellement des eaux pluviales et la compensation à réaliser du fait de l’imperméabilisation d’environ 5,46 ha sur les 17,12 ha de la ZAC.

Elle s’appuie également sur une cartographie du BRGM établie il y a plus de 30 ans pour décrire la géologie et l’hydrogéologie sur le périmètre de la ZAC, ainsi que sur des mesures piézométriques et des tranchées au tractopelle réalisées plus récemment par le bureau d’études SOLEA BTP pour EGIS. La fiabilité de cette description est fondamentale car les mesures pour préserver les eaux souterraines et les normes de construction à appliquer en dépendent.

Annexe 7 : étude géologique et hydrogéologique complémentaire réalisée par le laboratoire Hydro Science de Montpellier entre 2020 et 2021

Cette étude dont l’annexe 3 n’a pas tenu compte montre que le profil hydrogéologique sur le périmètre de la ZAC est plus complexe que la cartographie du BRGM ne le laisse supposer. Alors que cela devrait entraîner des études complémentaires avant le démarrage des travaux d’aménagement, le maître d’ouvrage a confié à GGL le soin de s’adapter en fonction des « découvertes » qu’il fera au cours de ces travaux.

La suite de ce texte dresse un panorama hydrogéologique du nord ouest de Montpellier à partir de cette annexe 7 en ne se limitant pas au seul territoire de la ZAC de Gimel. Ce panorama hydrogéologique est loin d’être exhaustif et des études supplémentaires pour caractériser et localiser les nappes d’eaux souterraines seraient les bienvenues. Cela permettrait une autre approche de l’urbanisation du nord ouest de Montpellier qui prenne mieux en compte l’hydrogéologie du secteur.

3 couches géologiques

Le territoire de la ZAC de Gimel se trouve sur une structure géologique appelée « Pli de Montpellier » avec les quartiers Zoo de Lunaret, Plan des 4 Seigneurs, Haut de Paillade. Le Pli de Montpellier est constitué de 3 couches géologiques :

— la couche Miocène avec des argiles et des marnes
— la couche Eocène avec des calcaires (avec possibilité d’aquifère) et des marnes
— la couche jurassique avec des calcaires (avec possibilité d’aquifère)

Décomposition en 3 zones selon la couche affleurante

Le territoire de la ZAC de Gimel se décompose en 3 zones selon la couche affleurante :

— Zone Nord Ouest : les calcaires jurassiques sont à qqs mètres de la surface du sol ; en profondeur, il y a un aquifère karstique dans les calcaires jurassiques
— Zone Centre : les calcaires éocènes sont à qqs m de la surface du sol ; ils contiennent à faible profondeur une nappe « perchée » ; puis il y a les marnes éocènes et enfin les calcaires jurassiques
— Zone Sud : les premiers mètres sont constitués de marnes miocènes relativement imperméables ; puis il y a les calcaires éocènes avec la nappe « perchée », les marnes éocènes et enfin les calcaires jurassiques


Les 3 zones selon le laboratoire Hydro Science de Montpellier

Les nappes souterraines

La grotte de Gimel est une résurgence de l’aquifère karstique des calcaires jurassiques ainsi que la résurgence du lac des garrigues et la source des moulins (aussi appelée source du martinet) ; cet aquifère est relié à la Mosson dans laquelle il déborde en cas d’excès d’eau. Le débordement dans la Mosson se produit de plus en plus rarement chaque année et la Mosson a un débit extrêmement faible plusieurs mois par an. Le réchauffement climatique en est probablement le principal responsable mais le forage dans l’aquifère pour irriguer le golf de Juvignac n’arrange pas les choses.

La nappe perchée dans les calcaires éocènes alimente le puits du mas de Gimel, la source du Verdanson et elle déborde au carrefour entre la route de Grabels et l’avenue de Gimel en cas d’excès d’eau.


Le puits « cathédral » du mas de Gimel

Il existe d’autres nappes souterraines à Grabels.

La source de l’Avy qui déborde dans la Mosson en cas d’excès d’eau est alimentée par un aquifère karstique dans les calcaires jurassiques. Le débordement de la source de l’Avy dans la Mosson est aussi de plus en plus rare ; ne faut-il pas y voir, en plus du réchauffement climatique, le résultat de l’urbanisation qui a imperméabilisé une partie de l’impluvium ? La source de l’Avy a fait l’objet d’une étude récente du BRGM dont nous attendons les résultats détaillés ; cette étude a mis en évidence 3 galeries partant de la source et contenant une eau de bonne qualité.

Les 2 captages aep du Château et du Pradas sont alimentés par la nappe du synclinal des Matelles – St Gély qui se trouve dans les calcaires éocènes.

Enfin, il existe une nappe « perchée » dans les calcaires éocènes dans le secteur du LIEN ; l’eau est de bonne qualité et aurait pu servir à l’irrigation agricole et même en appoint pour l’aep de Grabels ou St Gely. Le chantier de raccordement au champ captant du Redonel sur la commune de St Gély vient d’être lancé, malgré le risque important de pollution de la nappe par le LIEN et la carrière de Combaillaux.

Impact de l’hydrogéologie sur la construction des bâtiments

Le gonflement/dégonflement des argiles ne pose a priori pas problème car les fondations des bâtiments vont s’appuyer sur une couche calcaire qui est peu profonde.

Dans les zones Centre et Sud où la nappe perchée est peu profonde, la construction de parkings souterrains devrait être interdite afin d’éviter que les parkings atteignent cette nappe ; c’est aussi le cas sur la parcelle du projet Cortex. GGL n’a pas indiqué où seront localisés les parkings souterrains prévus pour la ZAC de Gimel; espérons que GGL choisira un emplacement adéquat pour ces parkings souterrains. Nous ne savons pas s’il y aura des parkings souterrains sur la parcelle du projet Cortex.

Problèmes hydrauliques posés par la ZAC de Gimel et le projet Cortex de la ZAC Euromédecine II

La diminution de la recharge de l’aquifère karstique des calcaires jurassiques par l’imperméabilisation du sol dans la zone Nord Ouest est négligeable car la surface imperméabilisée par la ZAC de Gimel sera une fraction très faible de la surface totale de l’impluvium.

Par contre, l’infiltration d’eau chargée de micropolluants après ruissellement sur le sol artificialisé de la zone Nord Ouest entraînera une pollution probable de l’aquifère karstique. Aucune étude n’a été réalisée pour quantifier cette pollution éventuelle ni sur comment l’éviter ; mais GGL prévoit néanmoins de construire des logements collectifs dans une partie de la zone Nord Ouest et celle-ci serait traversée par le mail piéton et une voie interne circulable (en voiture).

La diminution de la recharge de la nappe perchée des calcaires éocènes par l’imperméabilisation du sol dans les zone Centre et Sud est mal quantifiée dans l’étude d’impact et il n’y a rien concernant la parcelle du projet Cortex. Mais il ne fait aucun doute que la diminution de la recharge sera non négligeable et que cela affectera le débit du Verdanson.

La zone Centre est peu perméable puisque les calcaires et les marnes éocènes sont sub-affleurants et que la nappe perchée est peu karstifiée. Il en va de même pour la parcelle du projet Cortex. GGL en déduit, sans avoir réalisé d’étude, que le risque de pollution de la nappe par infiltration d’eau chargée de micropolluants est très faible. L’état actuel déjà très dégradé du petit talweg que forme la source du Verdanson jonché de déchets divers amène plutôt à considérer que le risque d’une pollution supplémentaire est bien réel.


La source du Verdanson, décembre 2023

La zone Sud est relativement imperméable puisque les marnes miocènes se trouvent au-dessus des calcaires éocènes. GGL en déduit, également sans avoir réalisé d’étude, que le risque de pollution de la nappe par infiltration d’eau chargée de micropolluants est nul.

La majeure parte de l’annexe 3 est consacrée aux eaux superficielles qui, sur le secteur de la future ZAC de Gimel, sont les eaux de pluie ruisselant d’amont en aval et pouvant provoquer des inondations.

Une cartographie des bassins versants avec le sens du ruissellement a donc été établie.


Bassins versants et sens du ruissellement des eaux pluviales

3 bassins versants ont été identifiés :

— Gimel 1 BV Nord
L’essentiel de l’eau de pluie qui ruisselle sur ce bassin versant de 49 048 m² est récupéré dans le réseau de collecte des eaux pluviales avenue de Rome.

— Gimel 2 BV Sud
L’essentiel de l’eau de pluie qui ruisselle sur ce bassin versant de 107 774 m² est récupéré dans le réseau de collecte des eaux pluviales au carrefour avenue de Rome – avenue de Gimel.

— Gimel 3 BV Ecole
L’essentiel de l’eau de pluie qui ruisselle sur ce bassin versant de 14 417 m² est récupéré dans le réseau de collecte des eaux pluviales rue de la Valsière.

2 autres bassins versants en amont sont aussi à prendre en considération :

— BV amont 1
L’essentiel des eaux de pluie qui ruisselle sur ce bassin versant de 25 000 m² rejoignent les bassins versants Gimel 1 BV Nord et Gimel 2 BV Sud.

— BV amont 2
L’essentiel des eaux de pluie qui ruisselle sur ce bassin versant de 28 125 m² rejoignent le bassin versant Gimel 3 BV Ecole.

L’eau de pluie qui ne s’infiltre pas dans le sol et qui ne rejoint pas le réseau de collecte des eaux pluviales se déverse en aval en certains endroits. C’est le cas de l’exutoire à proximité de la ligne 1 du tram où le ruissellement des eaux pluviales se conjugue avec une résurgence de la nappe perchée dans les calcaires éocènes. Voir photos ci-dessous. Lors de fortes pluies, la voie de la ligne 1 du tram a déjà été inondée dans le passé.


Afflux d’eau au carrefour entre l’avenue de Gimel et la route de Grabels, 9 décembre 2023

Les débits de pointes du ruissellement des eaux pluviales ont été quantifiés par modélisation pour chaque bassin versant pour une pluie d’occurrence centennale. La ZAC de Gimel imperméabilisant des surfaces supplémentaires (cheminement piéton et esplanade, bâtiments et parkings, voirie, plan d’eau) va accroître le phénomène de ruissellement. Si aucune mesure n’est prise , le débit de pointes devrait augmenter de 60 % sur Gimel 1 BV Nord, 132 % sur Gimel 2 BV Sud et 25 % sur Gimel 3 BV Ecole.

Il y a 2 approches complémentaires pour réduire voire supprimer l’augmentation des débits de pointes : revoir à la baisse l’urbanisation du secteur en réduisant les surfaces imperméabilisées et/ou construire des structures de stockage temporaire des eaux de pluie (bassins de rétention, noues, toitures végétalisées…). C’est la seule 2ème approche qui a été retenue par GGL. Les 8 bassins de rétention non enterrés auront une profondeur de 80 cm à 1 m de profondeur et stockeront au total un volume de compensation de l’imperméabilisation de 6 625 m³.

Nous n’aborderons pas les avantages et inconvénients respectifs des bassins de rétention, des noues et des toitures végétalisées. Par contre, nous sommes en droit de nous interroger sur la nécessité de construire autant de logements sur ce secteur, compte-tenu des impacts négatifs que cela va générer en termes d’hydraulique et d’artificialisation de terres naturelles et agricoles.

Zéro Artificialisation Nette et aménagement urbain

Présentations de la journée de formation et d’échanges sur le Zéro Artificialisation Net (ZAN) organisée par FNE OcMed à Montpellier le 16 octobre 2023.

ZAN-R.Ecorchard-161123

L’intégration du ZAN dans la législation

ZAN-MRAe-161123

Le ZAN et l’évaluation environnementale des projets d’aménagement urbain

ZAN-J.Dendeviel-161123

ZAN, grands repères, contextualisation et débats

Un guide synthétique sur le ZAN a été publié le 27 novembre 2023 sur le site du Ministère de la Transition Ecologique et de la Cohésion des Territoires :

Guide synthétique – ZAN

Les très attendus décrets sur le ZAN ont été publiés le 28 novembre 2023 au Journal officiel de la république française :

Décret n° 2023-1096 relatif à l’évaluation et au suivi de l’artificialisation des sols

Décret 2023-1097 relatif à la mise en œuvre de la territorialisation des objectifs de gestion économe de l’espace et de lutte contre l’artificialisation des sols

Décret n° 2023-1098 relatif à la composition et aux modalités de fonctionnement de la commission régionale de conciliation sur l’artificialisation des sols

Après la publication des décrets d’application sur la mise en oeuvre de l’objectif de zéro artificialisation nette, une nouvelle circulaire donne les dernières instructions aux préfets pour accompagner les collectivités dans la territorialisation de la réforme. Celle-ci vient conforter les éléments déjà diffusés dans le guide synthétique et les fascicules dédiés, et fournit des précisions de calendrier à très brève échéance.