Verbatim de l’intervention de Eau Secours 34 à la table ronde sur la gestion locale de l’eau au Mas Dieu

Table ronde sur la gestion locale de l'eau

 

Quelles ressources en eau pour nos territoires ? Quel état quantitatif et qualitatif de ces ressources en eau ? Comment éviter les conflits d’usage face au changement climatique ?

L’essentiel des ressources en eau mobilisées par la régie des eaux de 3M pour produire de l’eau potable se trouve en dehors du territoire de la métropole. Il s’agit :
— des eaux souterraines de la source du Lez
— de l’eau du Rhône acheminée par BRL via le canal Philippe Lamour (<75 m³/s) et Aqua Domitia (2,5 m³/s)
L’eau du Rhône représente 10 à 15 % selon les années du volume total d’eau brute utilisée pour produire de l’eau potable.

 

Transfert d'eau du Rhône par BRL

 

Il y a aussi quelques captages d’eaux souterraines sur le territoire de la métropole mais ceux-ci fournissent peu d’eau à potabiliser par rapport à la source du Lez et au Rhône. Il s’agit :
— des 2 captages du Fles à Villeneuve-les-Maguelone
— des captages du Château et du Pradas à Grabels
— des captages des Olivettes et du Stade à Saint-Bres

Ouvrages de production d'eau potable

Réservoirs du réseau de distribution d'eau potable

L’état qualitatif et quantitatif des eaux souterraines de ces captages continue de se dégrader. Par conséquent, il y a un risque non négligeable que ces captages soient fermés les uns après les autres dans les années qui viennent.

Le captage Garrigues-Basses à Sussargues a été fermé en 2018 pour cause de pollution agricole et de sur-exploitation ; le captage du Fescau à Montferrier a été fermé en 2021 pour les mêmes raisons. L’eau des captages du Fles à Villeneuve-les-Maguelone a du être mélangée à l’eau de la source du Lez pour diluer la pollution agricole et repasser en dessous des limites de qualité.

Dans un futur proche, la régie des eaux de 3M va donc dépendre davantage de l’eau du Rhône acheminée par Aqua Domitia. L’usine de potabilisation d’eau du Rhône à Valédeau a démarré début septembre 2024. Pour l’instant, elle produit de l’eau potable à un débit minimum sanitaire faible de 0,125 m³/s; mais à terme, elle tendra à produire à un débit nominal de 0,75 m³/s et cela tout le long de l’année; c’est une fraction non négligeable du débit d’Aqua Domitia (2,5 m³/s).

L’EVP (Etude de Volume Prélevable) menée en 2018 dans le cadre du PGRE (Plan de Gestion de la Ressource en Eau) montre que tous les territoires de l’ex Languedoc-Roussillon sont en déficit hydrique plus ou moins important : Le territoire Lez-Mosson a un déficit global annuel de 0,7 millions de m³ et le territoire de l’Hérault de 0,94 millions de m³. Il y a déficit hydrique quand le volume des prélèvements est supérieur au volume restitué aux milieux aquatiques.

PGRE de l'ex Languedoc-Roussillon

Contrairement à ce que nous rabâchent les médias, le changement climatique (augmentation de la température, modification du régime des pluies) n’est pas la cause principale de ces déficits hydriques ; il est juste un facteur aggravant. La cause principale des déficits hydriques est l’imperméabilisation des sols, l’artificialisation des cours d’eau et la disparition des zones humides par une urbanisation non maîtrisée et le développement de monocultures industrielles. Par conséquent, l’eau de pluie s’infiltre moins dans le sol, les nappes se rechargent moins et le débit moyen des cours d’eau baisse.

Une nouvelle EVP doit être menée en 2024-25 dans le cadre d’un PTGE (Plan de Territoire de Gestion des Eaux) qui doit succéder au PGRE actuel. Cette EVP doit nous dire si le déficit hydrique a été résorbé grâce à la diminution des prélèvements à laquelle se sont engagés tous les acteurs concernés (y compris les agriculteurs) où s’il continue à augmenter. Eau Secours 34 pense que le déficit hydrique ne va pas diminuer parce que l’imperméabilisation des sols, l’artificialisation des cours d’eau et la disparition des zones humides se poursuivent.

L’eau du Rhône acheminée par Aqua Domitia dans l’Hérault est utilisée actuellement à 40% pour l’irrigation (majoritairement de la vigne), 40% pour la production d’eau potable et 20% pour le soutien d’étiage du Lez. Quand sera-t-il demain quand les demandes pour ces différents usages vont se multiplier et dépasser le débit d’Aqua Domitia ? Quels arbitrages mettre en place pour définir les usages prioritaires et éviter les conflits d’usage ?

Facture d’eau et tarification éco-solidaire de l’eau, pourquoi et comment ?

Eau Secours 34 a demandé en 2020 que soit mise en place une tarification sociale de l’eau par la régie des eaux de 3M. Pourquoi ? parce qu’il était évident que d’une part la facture d’eau allait augmenter de manière significative (pour financer la nouvelle usine de potabilisation de Valédeau – 30 millions d’euros, la modernisation/extension de la step Maera – 200 millions d’euros, la rénovation des réservoirs et surpresseurs – environ 10 millions d’euros) et que d’autre part une fraction croissante des ménages allait avoir des difficultés à payer leur loyer et leurs facture d’électricité et d’eau (le nombre de ménages en dessous du seuil de pauvreté de la métropole de Montpellier est supérieure à la moyenne nationale).

Une tarification sociale bien pensée permet de fournir l’accès à l’eau potable et à l’assainissement à tous y compris à ceux qui ont des difficultés à payer leur factures d’eau, et cela sans mettre en danger l’équilibre économique de la régie. Cela contribue à la justice sociale et à la lutte contre les inégalités.

Nous avons été surpris quand a été créé au sein du CA de la régie un groupe de réflexion sur une future tarification éco-solidaire. Le volet environnemental en sus du volet solidaire (social) consiste à introduire la progressivité dans le but d’inciter économiquement les usagers à moins consommer d’eau. Cela complique la structure tarifaire et fait courir un risque non négligeable que la tarification soit au final peu sociale tout en étant relativement inefficace d’un point de vue environnemental.

La nouvelle tarification éco-solidaire s’applique depuis 2023 et sera re-évaluée en 2024.

Après avoir rappelé les composantes d’une facture d’eau, Eau Secours 34 fera une brève analyse critique de la tarification éco-solidaire mise en place par la régie des eaux de 3M.

La facture d’eau sert à financer l’accès à l’eau potable mais aussi l’accès à l’assainissement. Elle est composée :
— d’un abonnement (ou part fixe) optionnel qui à Montpellier est d’un montant de 18 euros pour un abonné disposant d’un compteur individuel et beaucoup plus pour les abonnés derrière un compteur collectif
— du prix de l’eau potable dont le montant est le produit du prix du m³ d’eau potable fixé par l’autorité compétente (dans notre cas la régie) x par le volume d’eau consommé par l’abonné qui est déterminé par son compteur d’eau
— du prix de l’assainissement dont le montant est le produit du prix du m³ d’eau usée fixé par l’autorité compétente (dans notre cas la régie) par le volume d’eau consommé par l’abonné qui est déterminé par son compteur d’eau
— de plusieurs redevances versées à l’agence de l’eau (dans notre cas Rhône Méditerranée Corse) dont le montant est le produit d’un coefficient fixé par l’agence de l’eau x par le volume d’eau consommé par l’abonné qui est déterminé par son compteur d’eau.

Tarification éco-solidaire

 

La progressivité ne porte que sur l’eau potable. Or, le prix du m³ d’eau usée est supérieur à celui du m³ d’eau potable et il va continuer d’augmenter plus fortement que ce dernier. Le CA de la régie a voté en 2023 une augmentation de 15 % du prix du m³ d’eau usée. Par conséquent, contrairement à ce qui a été rapporté par les médias, la facture d’eau va augmenter significativement pour tous les usagers y compris les ménages les plus vulnérables, et ce malgré les mesures éco-solidaires.

Il a fallu classer les abonnés en 3 catégories pour pouvoir appliquer correctement les mesures écosolidaires en particulier la progressivité :
— Les abonnés professionnels
Ils se voient appliquer une tarification progressive de l’eau potable en 3 tranches qu’ils soient de gros consommateurs (hôpital public) ou de petits consommateurs (artisans). La progressivité n’est pas agressive pour ne pas trop pénaliser l’hôpital public et les universités qui sont déjà fortement impactés par la politique néolibérale de ces dernières années. La régie a adopté aussi le principe d’un contrat de sobriété passé avec les gros consommateurs professionnels.
— Les abonnés résidentiels disposant d’un compteur individuel (33 % des ménages)
Ils se voient appliquer une tarification progressive de l’eau potable en 4 tranches dont la première de 15 m³ est gratuite. Les mêmes tranches de progressivité sont appliquées qqsoit la composition du ménage. Un ménage de 2 personnes habitant une villa avec piscine et jardin bénéficiera de 15 m³ d’eau gratuite comme un ménage de 5 personnes habitant une petite maison individuelle. C’est non seulement profondément injuste mais cela questionne l’efficacité du dispositif pour économiser l’eau. Eau Secours 34 considère qu’il est beaucoup plus efficace de sensibiliser régulièrement les ménages sur la nécessité de moins consommer d’eau, ce qu’ils font d’ailleurs depuis plusieurs années. En 2023, les ménages ont diminué leur consommation d’environ 3 % comme ceux des autres intercommunalités, avec ou sans progressivité.
— Les abonnés résidentiels avec uniquement un compteur collectif
Ils se voient appliquer une tarification unique de 1,16 euros HT / m³ d’eau potable (à comparer avec 1,67 euros HT / m³ d’au usées).

Le versement eau solidaire ne s’applique pas aux abonnées professionnels. Il consiste à aider les ménages les plus démunis à payer leur facture d’eau en leur versant un montant correspondant à une fraction de leur facture d’eau.

Pour bénéficier du versement eau solidaire, les abonnés résidentiels de la régie doivent être allocataires de la CAF Hérault et avoir des revenus en dessous du seuil de « pauvreté en eau » (un ménage est pauvre en eau quand le montant de sa facture d’eau est supérieure ou égale à 3 % de son revenu). C’est donc la CAF et la régie qui, chaque année, déterminent ensemble les ménages qui bénéficient du versement eau solidaire.

En 2023, 21700 ménages bénéficient du versement eau solidaire (soit 11,9 % de la population) et la régie a alloué 646000 euros à ce versement. Le montant à verser par ménage est entre 10 et 85 euros et en moyenne de 21 euros. La régie attend l’adoption d’un décret d’application clarifiant les enjeux RGPD pour la CNAF, avant d’effectuer le versement eau solidaire pour l’année 2023.

Identification des ménages pauvres en eau

Eau Secours 34 est très favorable au versement eau solidaire qui prend en compte à la fois les coûts de l’eau potable et de l’assainissement ainsi que la composition des ménages (quotient familial). Il faudra juste en 2024 discuter au sein du CA de la régie quelle augmentation appliquer au montant global alloué par la régie.

Quelle démocratie pour les services publics locaux de l’eau ? Comment impliquer davantage les usagers domestiques ?

La gestion des services publiques locaux de l’eau peut se faire par une régie, une société publique locale, une SemOp (ex : eau potable du SBL) ou une délégation de service à une entreprise privée (ex : eau potable du SGC).

René Revol et Eau Secours 34 se sont battus pour que le service eau potable de 3M qui était délégué à Veolia retourne en gestion publique sous la forme d’une régie dite à autonomie financière et personnalité morale. C’est ce que nous avons obtenu en 2015. Nous considérions que la régie à autonomie financière et personnalité morale était le mode de gestion le plus démocratique et le plus efficace, toute chose étant égale par ailleurs.

Chaque année, le CA de la régie à autonomie financière et personnalité morale, dans lequel il peut y avoir des représentants du personnel, des représentants d’associations et des personnes qualifiés, au côté de maires et conseillers métropolitains qui sont obligatoirement majoritaires, vote le budget et le prix de l’eau. Le CA de la régie des eaux de 3M est composé de 2 représentants du personnel, de 4 représentants d’associations (dont Eau Secours 34), de 2 personnes qualifiées et de 16 maires et conseillers métropolitains.

Nous n’étions pas naïfs au point de croire que la régie à autonomie financière et personnalité morale réglait à elle-seule la question de la démocratie. Aussi nous avons demandé avec le soutien de René Revol que soit mise en place un observatoire de l’eau sur le modèle de celui de Paris, afin d’offrir aux usagers de l’eau un espace d’échange avec la 3M. Philippe Saurel qui était alors président de 3M a créé cet observatoire en mars 2017, malgré la forte réticence de sa direction eau et assainissement. Puis il l’a supprimé moins d’un an plus tard en retirant à René Revol la présidence de la régie et la vice présidence de 3M en charge de l’eau et de l’assainissement.

Après l’élection de Michael Delafosse à Montpellier et à la présidence de 3M, ainsi que le retour de René Revol à la présidence de la régie et à la vice présidence de 3M en charge de l’eau et de l’assainissement, nous avons redemandé en 2021 la création d’une structure de type observatoire avec un espace d’échange élargi à la gestion des eaux pluviales urbaines et à la GEMAPI. Nous n’avons eu aucune réponse de Michael Delafosse ni du service déchets cycle de l’eau de la métropole. Les 4 associations membres du CA de la régie ont alors envoyé, début juillet 2024, une lettre recommandée demandant la création d’un observatoire/forum de l’eau à Michael Delafosse. Nous n’avons toujours pas de réponse à ce jour.

Les services publics locaux de l’eau comprennent les services eau potable et assainissement (qui sont des SPIC, services publics industriels et commerciaux) mais aussi les services de gestion des eaux pluviales urbaines, des milieux aquatiques et de la prévention des inondations (qui sont des SPA, services publics à caractère administratif). C’est la seule facture d’eau des usagers qui couvre les coûts d’investissement et d’exploitation des SPIC eau potable et assainissement, alors que les impôts locaux couvrent les coûts d’investissement et d’exploitation des SPA eaux pluviales et GEMAPI. Or, Les 2 services eaux pluviales et GEMAPI de 3M fonctionnent de manière particulièrement opaques. Les usagers/contribuables ne savent pas combien ils paient pour ces services, comment ceux-ci sont opérés et avec quelle efficacité. D’où l’importance d’introduire de la transparence et de la démocratie par un observatoire/forum montpelliérain de l’eau.

Contribution à l’enquête publique préalable à la DUP et enquête parcellaire pour la création d’une réserve foncière sur le secteur de Sablassou

Eau Secours 34 est une association d’usagers de l’eau active depuis une quinzaine d’années sur le département de l’Hérault mais avec un focus plus marqué sur le territoire de la métropole de Montpellier. Eau Secours 34 s’intéresse non seulement aux services publics locaux de l’eau potable et de l’assainissement, mais aussi aux services publics locaux de l’eau brute, de la gestion des eaux pluviales urbaines et de la GEMAPI. Eau Secours 34 est membre de FNE Occitanie Méditerranée, et à ce titre un adhérent de Eau Secours 34 représente FNE Occitanie Méditerranée au sein du bureau de la Commission Locale de l’Eau Lez-Mosson-Etangs Palavasiens. Un adhérent de Eau Secours 34 est aussi membre du Conseil d’Administration de la régie des eaux de Montpellier Méditerranée Métropole. Nous sommes aussi régulièrement sollicités pour participer à des commissions diverses telles que le récent comité de pilotage du Schéma Directeur Eau Brute de la métropole de Montpellier.

Nous avons aussi pris l’habitude de participer aux débats publics organisés par la CNDP et de contribuer aux enquêtes publiques lorsque l’eau est un des enjeux à prendre en compte. C’est le cas de l’enquête publique préalable à la déclaration d’utilité publique et enquête parcellaire pour la création d’une réserve foncière sur le secteur de Sablassou.

Nous tenons tout d’abord à exprimer notre étonnement face à cette enquête publique lancée en plein mois de juillet. Ce n’est pas la première fois qu’une enquête publique concernant le territoire de la métropole de Montpellier a lieu en été, mais c’est la première fois qu’une enquête publique est lancée via la procédure simplifiée avec un dossier aussi mal monté et pour une durée aussi courte. Quelle urgence y a-t-il à lancer cette enquête publique alors que les études d’impact environnemental sont loin d’être terminées et que le projet de réserve foncière doit se conformer au SRADDET et au SCOT qui sont en cours de révision, et au PLUi qui sera finalisé au plus tôt mi-2025 ? N’y a-t-il pas là une tentative de passage en force par le maître d’ouvrage des futurs aménagements des terrains de la future réserve foncière ?

Une aggravation du risque d’inondation par ruissellement des eaux de pluie

Le secteur englobant Sablassou a subi dans un passé pas si lointain de fortes inondations par ruissellement des eaux de pluie. C’est l’imperméabilisation du sol par des aménagements urbains sur des parcelles initialement naturelles ou agricoles qui a provoqué l’augmentation du ruissellement et donc les inondations. Si la réserve foncière est créée, ce processus (urbanisation-ruissellement-inondation) va se poursuivre sur les parcelles de la réserve foncière puisqu’un certain nombre d’ha ont vocation à être « aménagés » (immeubles, parkings, infrastructures de transport, etc.). Le PPRI pour le TRI de Castelnau-le-Lez est en cours de révision avec une prise en compte pour la première fois du risque d’inondation par ruissellement en plus de celui par débordement des cours d’eau. Il nous semble essentiel d’attendre les premières estimations sur le risque d’inondation par ruissellement avant de créer la réserve foncière. Il en va de la sécurité des biens et des personnes face au risque d’inondation à Sablassou.

Une diminution de la recharge de la nappe des sables astiens

Le Sablassou possède une nappe d’eau souterraine dans les sables astiens sous une couche loess-limon profonde d’environ 3 à 6 mètres. Une activité agricole a pu ainsi se développer dés le XIIème siècle grâce à la bonne qualité des terres loessiques et à leur capacité de rétention d’eau, mais aussi grâce à des norias, puits et forages prélevant de l’eau dans la nappe pour irriguer certaines cultures. Actuellement, plus de la moitié des norias, puits et forages sont abandonnés et/ou à sec, ce qui laisse supposer que la recharge de la nappe ne s’effectue plus aussi bien qu’avant. La couche loess-limon étant plutôt imperméable, la percolation de l’eau de pluie jusqu’à la nappe s’effectue dans les endroits où la couche loess-limon est de très faible épaisseur, au niveau des fossés et par les karsts situés au nord de la 113.  L’explication la plus probable à la diminution de la recharge de la nappe est l’imperméabilisation du sol à ces endroits et le comblement de fossés. L’imperméabilisation du sol par des aménagements urbains sur des parcelles de la réserve foncière diminuerait d’autant la recharge de la nappe et porterait un coup terrible à l’activité agricole et au jardinage à Sablassou.

Une atteinte de plus à la trame verte et bleue

Sablassou fait partie d’une trame verte et bleue à l’Est de Montpellier. Cette trame est un ilot de fraicheur et de biodiversité très appréciée des habitants. La loi impose depuis 2021 dans les documents de planification (SRADDET, SCOT, PLUi) la préservation et la restauration de la continuité écologique et de la biodiversité au sein des trames vertes et bleues ou de ce qu’il en reste. Les aménagements urbains sur les parcelles de la réserve foncière en continuant de dégrader et fragmenter les habitats naturels iront à l’encontre de cet objectif vertueux.

Avis défavorable de Eau Secours 34

Notre avis sur ce projet de réserve foncière est défavorable pour les raisons indiquées ci-dessus, mais aussi parce que l’utilité publique telle qu’invoquée dans le dossier ne correspond pas avec l’idée que nous nous faisons de l’intérêt général et de sa défense sur le territoire de la métropole de Montpellier.

Pollution des eaux par les déchets miniers, nucléaires et industriels en France

Diaporama intitulé “Luttes contre la pollution des eaux par le stockage de déchets miniers, nucléaires et industriels en France”, présenté lors de l’atelier “Pollution de l’eau” organisé par l’European Water Movement le 6 avril 2024 à Lyon.

Présentation 6 avril 2024

Le fichier pdf du diaporama

Documents complémentaires
Analyse de la réforme du code minier (Réseau juridique de FNE, 2023)
Atlas des substances critiques et stratégiques (BRGM, 2021)
L’ingénierie de la promesse : le renouveau minier français et la « mine responsable » (EDP Sciences, 2021)

Pollution des eaux du bassin de l’Or par les pesticides et métabolites de pesticides

Dans le cadre de la 19ème semaine pour les alternatives aux pesticides, la MJC Mauguio et la Fabrique Citoyenne du Pays de l’Or ont organisé le 29 mars 2024 une conférence-débat intitulée “Pollution des eaux du bassin de l’Or par les pesticides et métabolites de pesticides : comment l’évolution de la réglementation et des techniques va impacter l’analyse et le contrôle de la qualité des eaux sur le bassin ainsi que la production d’eau potable”.

La présentation d’une demi-heure par Eau Secours 34 s’est poursuivie par des échanges très fructueux avec la quarantaine de personnes présentes dans les locaux de la MJC.

Diaporama de la présentation

Présentation Mauguio 29 mars 2024

Autres documents en compléments d’information
La protection des captages d’eau potable contre les pesticide (FNE OcMed, 2019)
Critères d’évaluation de la pertinence pour les eaux destinées à la consommation humaine (ANSES, 16 janvier 2024)

Les présentations de la journée “Le ZACquisme, cet anti-paysage”

Le 3 février 2024, dans le cadre du séminaire universitaire “Description et éloges des lieux”, s’est tenue à la Maison des Sciences Humaines de l’Université Paul Valery une journée ouverte à toutes et tous intitulée “Le ZACquisme, cet anti-paysage”. Les présentations lors de cette journée se sont accompagnées d’un débat avec la salle sur l’aménagement urbain de la métropole de Montpellier et son impact sur le sol, l’eau et l’air.

Voici les diaporamas de certaines de ces présentations.

240203_ZACquisme_présentation_kz_v2

Chapelet de ZACs, de l’usage de la bonne maille, par Kadija Zbairi, architectecte doctorante

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Le projet urbain de l’Ilot des Platanes à Boirargues, par le collectif “Bien Vivre à Boirargues”

Stade-Pérols-Sěminaire du 3 fěvrier 2024

Le projet de stade fantôme à Pérols, par le collectif “Pour une vie paisible contre le stade à Pérols”

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Le projet de la ZAC de Gimel à Grabels, par Eau Secours 34 et CCVM

Hydrologie et urbanisation du nord-ouest de Montpellier

Le dossier de réalisation de la ZAC de Gimel rédigé conjointement par la commune de Grabels (maître d’ouvrage), plusieurs bureaux d’études (maîtres d’oeuvre) et GGL (aménageur choisi en 2018) a été publiée en avril 2023. Il contient l’étude d’impact de 2021 actualisée dont la rédaction a été coordonnée par EGIS et 7 annexes dont 2 traitent de la problématique hydraulique :

Annexe 3 : volet eau de l’étude d’impact réalisée par GGL et SEIRI, un bureau d’études Voierie Réseaux Divers doté d’un service de modélisation hydraulique

Cette annexe s’appuie sur les PPRI et le Schéma Directeur Assainissement Pluvial de Grabels (2018), tous réalisés par EGIS, pour modéliser le ruissellement des eaux pluviales et la compensation à réaliser du fait de l’imperméabilisation d’environ 5,46 ha sur les 17,12 ha de la ZAC.

Elle s’appuie également sur une cartographie du BRGM établie il y a plus de 30 ans pour décrire la géologie et l’hydrogéologie sur le périmètre de la ZAC, ainsi que sur des mesures piézométriques et des tranchées au tractopelle réalisées plus récemment par le bureau d’études SOLEA BTP pour EGIS. La fiabilité de cette description est fondamentale car les mesures pour préserver les eaux souterraines et les normes de construction à appliquer en dépendent.

Annexe 7 : étude géologique et hydrogéologique complémentaire réalisée par le laboratoire Hydro Science de Montpellier entre 2020 et 2021

Cette étude dont l’annexe 3 n’a pas tenu compte montre que le profil hydrogéologique sur le périmètre de la ZAC est plus complexe que la cartographie du BRGM ne le laisse supposer. Alors que cela devrait entraîner des études complémentaires avant le démarrage des travaux d’aménagement, le maître d’ouvrage a confié à GGL le soin de s’adapter en fonction des « découvertes » qu’il fera au cours de ces travaux.

La suite de ce texte dresse un panorama hydrogéologique du nord ouest de Montpellier à partir de cette annexe 7 en ne se limitant pas au seul territoire de la ZAC de Gimel. Ce panorama hydrogéologique est loin d’être exhaustif et des études supplémentaires pour caractériser et localiser les nappes d’eaux souterraines seraient les bienvenues. Cela permettrait une autre approche de l’urbanisation du nord ouest de Montpellier qui prenne mieux en compte l’hydrogéologie du secteur.

3 couches géologiques

Le territoire de la ZAC de Gimel se trouve sur une structure géologique appelée « Pli de Montpellier » avec les quartiers Zoo de Lunaret, Plan des 4 Seigneurs, Haut de Paillade. Le Pli de Montpellier est constitué de 3 couches géologiques :

— la couche Miocène avec des argiles et des marnes
— la couche Eocène avec des calcaires (avec possibilité d’aquifère) et des marnes
— la couche jurassique avec des calcaires (avec possibilité d’aquifère)

Décomposition en 3 zones selon la couche affleurante

Le territoire de la ZAC de Gimel se décompose en 3 zones selon la couche affleurante :

— Zone Nord Ouest : les calcaires jurassiques sont à qqs mètres de la surface du sol ; en profondeur, il y a un aquifère karstique dans les calcaires jurassiques
— Zone Centre : les calcaires éocènes sont à qqs m de la surface du sol ; ils contiennent à faible profondeur une nappe « perchée » ; puis il y a les marnes éocènes et enfin les calcaires jurassiques
— Zone Sud : les premiers mètres sont constitués de marnes miocènes relativement imperméables ; puis il y a les calcaires éocènes avec la nappe « perchée », les marnes éocènes et enfin les calcaires jurassiques


Les 3 zones selon le laboratoire Hydro Science de Montpellier

Les nappes souterraines

La grotte de Gimel est une résurgence de l’aquifère karstique des calcaires jurassiques ainsi que la résurgence du lac des garrigues et la source des moulins (aussi appelée source du martinet) ; cet aquifère est relié à la Mosson dans laquelle il déborde en cas d’excès d’eau. Le débordement dans la Mosson se produit de plus en plus rarement chaque année et la Mosson a un débit extrêmement faible plusieurs mois par an. Le réchauffement climatique en est probablement le principal responsable mais le forage dans l’aquifère pour irriguer le golf de Juvignac n’arrange pas les choses.

La nappe perchée dans les calcaires éocènes alimente le puits du mas de Gimel, la source du Verdanson et elle déborde au carrefour entre la route de Grabels et l’avenue de Gimel en cas d’excès d’eau.


Le puits “cathédral” du mas de Gimel

Il existe d’autres nappes souterraines à Grabels.

La source de l’Avy qui déborde dans la Mosson en cas d’excès d’eau est alimentée par un aquifère karstique dans les calcaires jurassiques. Le débordement de la source de l’Avy dans la Mosson est aussi de plus en plus rare ; ne faut-il pas y voir, en plus du réchauffement climatique, le résultat de l’urbanisation qui a imperméabilisé une partie de l’impluvium ? La source de l’Avy a fait l’objet d’une étude récente du BRGM dont nous attendons les résultats détaillés ; cette étude a mis en évidence 3 galeries partant de la source et contenant une eau de bonne qualité.

Les 2 captages aep du Château et du Pradas sont alimentés par la nappe du synclinal des Matelles – St Gély qui se trouve dans les calcaires éocènes.

Enfin, il existe une nappe « perchée » dans les calcaires éocènes dans le secteur du LIEN ; l’eau est de bonne qualité et aurait pu servir à l’irrigation agricole et même en appoint pour l’aep de Grabels ou St Gely. Le chantier de raccordement au champ captant du Redonel sur la commune de St Gély vient d’être lancé, malgré le risque important de pollution de la nappe par le LIEN et la carrière de Combaillaux.

Impact de l’hydrogéologie sur la construction des bâtiments

Le gonflement/dégonflement des argiles ne pose a priori pas problème car les fondations des bâtiments vont s’appuyer sur une couche calcaire qui est peu profonde.

Dans les zones Centre et Sud où la nappe perchée est peu profonde, la construction de parkings souterrains devrait être interdite afin d’éviter que les parkings atteignent cette nappe ; c’est aussi le cas sur la parcelle du projet Cortex. GGL n’a pas indiqué où seront localisés les parkings souterrains prévus pour la ZAC de Gimel; espérons que GGL choisira un emplacement adéquat pour ces parkings souterrains. Nous ne savons pas s’il y aura des parkings souterrains sur la parcelle du projet Cortex.

Problèmes hydrauliques posés par la ZAC de Gimel et le projet Cortex de la ZAC Euromédecine II

La diminution de la recharge de l’aquifère karstique des calcaires jurassiques par l’imperméabilisation du sol dans la zone Nord Ouest est négligeable car la surface imperméabilisée par la ZAC de Gimel sera une fraction très faible de la surface totale de l’impluvium.

Par contre, l’infiltration d’eau chargée de micropolluants après ruissellement sur le sol artificialisé de la zone Nord Ouest entraînera une pollution probable de l’aquifère karstique. Aucune étude n’a été réalisée pour quantifier cette pollution éventuelle ni sur comment l’éviter ; mais GGL prévoit néanmoins de construire des logements collectifs dans une partie de la zone Nord Ouest et celle-ci serait traversée par le mail piéton et une voie interne circulable (en voiture).

La diminution de la recharge de la nappe perchée des calcaires éocènes par l’imperméabilisation du sol dans les zone Centre et Sud est mal quantifiée dans l’étude d’impact et il n’y a rien concernant la parcelle du projet Cortex. Mais il ne fait aucun doute que la diminution de la recharge sera non négligeable et que cela affectera le débit du Verdanson.

La zone Centre est peu perméable puisque les calcaires et les marnes éocènes sont sub-affleurants et que la nappe perchée est peu karstifiée. Il en va de même pour la parcelle du projet Cortex. GGL en déduit, sans avoir réalisé d’étude, que le risque de pollution de la nappe par infiltration d’eau chargée de micropolluants est très faible. L’état actuel déjà très dégradé du petit talweg que forme la source du Verdanson jonché de déchets divers amène plutôt à considérer que le risque d’une pollution supplémentaire est bien réel.


La source du Verdanson, décembre 2023

La zone Sud est relativement imperméable puisque les marnes miocènes se trouvent au-dessus des calcaires éocènes. GGL en déduit, également sans avoir réalisé d’étude, que le risque de pollution de la nappe par infiltration d’eau chargée de micropolluants est nul.

La majeure parte de l’annexe 3 est consacrée aux eaux superficielles qui, sur le secteur de la future ZAC de Gimel, sont les eaux de pluie ruisselant d’amont en aval et pouvant provoquer des inondations.

Une cartographie des bassins versants avec le sens du ruissellement a donc été établie.


Bassins versants et sens du ruissellement des eaux pluviales

3 bassins versants ont été identifiés :

— Gimel 1 BV Nord
L’essentiel de l’eau de pluie qui ruisselle sur ce bassin versant de 49 048 m² est récupéré dans le réseau de collecte des eaux pluviales avenue de Rome.

— Gimel 2 BV Sud
L’essentiel de l’eau de pluie qui ruisselle sur ce bassin versant de 107 774 m² est récupéré dans le réseau de collecte des eaux pluviales au carrefour avenue de Rome – avenue de Gimel.

— Gimel 3 BV Ecole
L’essentiel de l’eau de pluie qui ruisselle sur ce bassin versant de 14 417 m² est récupéré dans le réseau de collecte des eaux pluviales rue de la Valsière.

2 autres bassins versants en amont sont aussi à prendre en considération :

— BV amont 1
L’essentiel des eaux de pluie qui ruisselle sur ce bassin versant de 25 000 m² rejoignent les bassins versants Gimel 1 BV Nord et Gimel 2 BV Sud.

— BV amont 2
L’essentiel des eaux de pluie qui ruisselle sur ce bassin versant de 28 125 m² rejoignent le bassin versant Gimel 3 BV Ecole.

L’eau de pluie qui ne s’infiltre pas dans le sol et qui ne rejoint pas le réseau de collecte des eaux pluviales se déverse en aval en certains endroits. C’est le cas de l’exutoire à proximité de la ligne 1 du tram où le ruissellement des eaux pluviales se conjugue avec une résurgence de la nappe perchée dans les calcaires éocènes. Voir photos ci-dessous. Lors de fortes pluies, la voie de la ligne 1 du tram a déjà été inondée dans le passé.


Afflux d’eau au carrefour entre l’avenue de Gimel et la route de Grabels, 9 décembre 2023

Les débits de pointes du ruissellement des eaux pluviales ont été quantifiés par modélisation pour chaque bassin versant pour une pluie d’occurrence centennale. La ZAC de Gimel imperméabilisant des surfaces supplémentaires (cheminement piéton et esplanade, bâtiments et parkings, voirie, plan d’eau) va accroître le phénomène de ruissellement. Si aucune mesure n’est prise , le débit de pointes devrait augmenter de 60 % sur Gimel 1 BV Nord, 132 % sur Gimel 2 BV Sud et 25 % sur Gimel 3 BV Ecole.

Il y a 2 approches complémentaires pour réduire voire supprimer l’augmentation des débits de pointes : revoir à la baisse l’urbanisation du secteur en réduisant les surfaces imperméabilisées et/ou construire des structures de stockage temporaire des eaux de pluie (bassins de rétention, noues, toitures végétalisées…). C’est la seule 2ème approche qui a été retenue par GGL. Les 8 bassins de rétention non enterrés auront une profondeur de 80 cm à 1 m de profondeur et stockeront au total un volume de compensation de l’imperméabilisation de 6 625 m³.

Nous n’aborderons pas les avantages et inconvénients respectifs des bassins de rétention, des noues et des toitures végétalisées. Par contre, nous sommes en droit de nous interroger sur la nécessité de construire autant de logements sur ce secteur, compte-tenu des impacts négatifs que cela va générer en termes d’hydraulique et d’artificialisation de terres naturelles et agricoles.

Zéro Artificialisation Nette et aménagement urbain

Présentations de la journée de formation et d’échanges sur le Zéro Artificialisation Net (ZAN) organisée par FNE OcMed à Montpellier le 16 octobre 2023.

ZAN-R.Ecorchard-161123

L’intégration du ZAN dans la législation

ZAN-MRAe-161123

Le ZAN et l’évaluation environnementale des projets d’aménagement urbain

ZAN-J.Dendeviel-161123

ZAN, grands repères, contextualisation et débats

Un guide synthétique sur le ZAN a été publié le 27 novembre 2023 sur le site du Ministère de la Transition Ecologique et de la Cohésion des Territoires :

Guide synthétique – ZAN

Les très attendus décrets sur le ZAN ont été publiés le 28 novembre 2023 au Journal officiel de la république française :

Décret n° 2023-1096 relatif à l’évaluation et au suivi de l’artificialisation des sols

Décret 2023-1097 relatif à la mise en œuvre de la territorialisation des objectifs de gestion économe de l’espace et de lutte contre l’artificialisation des sols

Décret n° 2023-1098 relatif à la composition et aux modalités de fonctionnement de la commission régionale de conciliation sur l’artificialisation des sols

Après la publication des décrets d’application sur la mise en oeuvre de l’objectif de zéro artificialisation nette, une nouvelle circulaire donne les dernières instructions aux préfets pour accompagner les collectivités dans la territorialisation de la réforme. Celle-ci vient conforter les éléments déjà diffusés dans le guide synthétique et les fascicules dédiés, et fournit des précisions de calendrier à très brève échéance.

Réutilisation des eaux usées traitées : le point sur la réglementation française

Le Règlement européen 2020/741 du 25 mai 2020 relatif aux exigences minimales applicables à la réutilisation de l’eau a été retranscrit dans la législation française par le Décret n° 2023-835 du 29 août 2023 relatif aux usages et aux conditions d’utilisation des eaux de pluie et des eaux usées traitées. Ce décret fixe les conditions d’utilisation des eaux usées traitées et des eaux de pluie pour l’ensemble des usages non domestiques et fixe la procédure d’autorisation pour l’utilisation des eaux usées traitées. Il abroge le décret du 10 mars 2022 relatif aux usages et aux conditions de réutilisation des eaux usées traitées.

L’Arrêté du 28 juillet 2022 relatif au dossier de demande d’autorisation d’utilisation des eaux usées traitées complète ce décret en précisant la composition du dossier de demande d’autorisation.

Le décret a vocation à être complété par des arrêtés « thématiques » qui préciseront les conditions d’utilisation des eaux usées traitées par type d’usage. Dès lors que les projets respecteront les qualités d’eaux requises et les modalités de mise en œuvre, les avis de l’ARS et du Coderst ne seront pas obligatoires, mais pourront toujours être sollicités.

Dans ce contexte, deux arrêtés relatifs aux conditions de production et d’utilisation d’eaux issues du traitement des eaux résiduaires urbaines pour l’irrigation de cultures ou d’espaces verts ont été publiés en décembre 2023 :

Arrêté du 14 décembre 2023 relatif aux conditions de production et d’utilisation des eaux usées traitées pour l’arrosage d’espaces verts
Arrêté du 18 décembre 2023 relatif aux conditions de production et d’utilisation des eaux usées traitées pour l’irrigation de cultures

Ces deux arrêtés abrogent l’arrêté du 2 août 2010 relatif à l’utilisation d’eaux issues du traitement d’épuration des eaux résiduaires urbaines pour l’irrigation de cultures ou d’espaces verts et précisent les modalités de mise en œuvre pour ces deux usages.

Pour plus d’information, voir la page du site web du Ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires dédiée à la réglementation de la réutilisation des eaux usées traitées; voir aussi l’annonce de la publication des 2 arrêtés de décembre 2023.

Le Décret n° 2024-33 du 24 janvier 2024 relatif aux eaux réutilisées dans les entreprises du secteur alimentaire et portant diverses dispositions relatives à la sécurité sanitaire des eaux destinées à la consommation humaine, complète le Décret n° 2023-835 du 29 août 2023. Pour certaines industries du secteur alimentaire, cette « réutilisation » des eaux devrait permettre une économie de 15 % à 80 % en eau potable.

Ce décret est accompagné d’un arrêté interministériel qui sera prochainement publié, et qui précisera les garanties sanitaires que les eaux recyclées doivent respecter en fonction des types d’usage prévus.

Le 11 mars 2024, la Commission européenne a publié un Règlement délégué et son annexe complétant le Règlement européen 2020/74 relatif aux exigences minimales applicables à la réutilisation de l’eau, en ce qui concerne les spécifications techniques des éléments essentiels de la gestion des risques. Ce Règlement délégué et son annexe permettent aux parties responsables dans chaque Etat membre d’élaborer des plans rigoureux de gestion des risques et de garantir la sûreté des projets de réutilisation de l’eau.