Le dimanche 25 mai 2025, Eau Secours 34 a tenu un stand au Festiv’Alter à Jacou et a présenté une animation dont l’objet était de faire le point sur la qualité de l’eau du robinet des communes de la métropole de Montpellier et d’évaluer les risques sanitaires à boire cette eau dans laquelle sont présents certains micropolluants à des concentrations variables. Le message à destination des usagers buveurs d’eau du robinet était d’une part de les convaincre que le risque de s’empoisonner en buvant l’eau du robinet des communes de la métropole de Montpellier est quasi-nul, et d’autre part de leur faire prendre conscience que le contrôle réglementaire de l’eau du robinet n’est pas parfait et qu’il doit être constamment amélioré.
Dans un premier temps et à l’aide d’une infographie, Eau Secours 34 a expliqué en quoi consiste le contrôle de l’eau destinée à la consommation humaine. Ce contrôle permet de dire si l’eau du robinet est conforme ou pas. Puis Eau Secours 34 a indiqué quelles mesures doivent être appliquées quand le contrôle diagnostique que l’eau n’est pas conforme.
Dans un deuxième temps et à l’aide de trois infographies supplémentaires, Eau Secours 34 s’est intéressé plus particulièrement à 3 micropolluants émergents que l’on peut trouver dans l’eau du robinet (PFAS, CVM, THM). Ces 3 micropolluants ont récemment fait l’objet d’articles alarmants dans la presse. Ces articles accusent les autorités sanitaires (DGS, ANSES, ARS) de mal informer les buveurs d’eau du robinet et de tarder à prendre les mesures qui s’imposent.
Infographie 1 : Contrôle de la qualité de l’eau du robinet
Le contrôle de l’eau destinée à la consommation humaine s’effectue en 3 étapes :
1- Prélèvements d’eau de la sortie de l’usine de potabilisation jusqu’au robinet de l’abonné
L’eau est prélevée en sortie de l’usine de potabilisation (Arago et Valédeau dans le cas des communes desservies par la régie des eaux de la métropole de Montpellier), dans le réseau de distribution notamment en sortie des réservoirs, au robinet de certains abonnés résidentiels. Le nombre, la fréquence et la localisation des prélèvements sont fixés par la réglementation en fonction de la taille du réseau et du nombre d’usagers résidentiels (865 prélèvements par an à Montpellier, 393/an à Juvignac, 77/an à Jacou etc.). Les prélèvements sont effectués en général par un laboratoire agréé par l’ANSES.
2- Détermination de la concentration de certains paramètres dans l’eau prélevée
La concentration de ces paramètres est déterminée dans les échantillons prélevés par un laboratoire d’analyse agréé. Ces paramètres sont soit microbiologiques (escherichia coli, enterocoques), soit chimiques (pesticides, bisphénol A, HAP, PFAS, THM, CVM…), soit radiologiques (radon, tritium). La concentration des paramètres microbiologiques est exprimée en unités/L, celle des paramètres chimiques en µg/L et celle des paramètres radiologiques en Bq/L. La réglementation limite le nombre de paramètres à contrôler pour des raisons de coût. Cette liste de paramètres fixée par l’Union européenne est modifiée régulièrement (5 fois depuis 2011) pour tenir compte de l’évolution des techniques d’analyse, de la re-évaluation des risques sanitaires et de la mise sur le marché de nouvelles molécules. Les Etats membres ont la possibilité de rajouter des paramètres mais pas d’en retirer (subsidiarité). Nous ne nous intéresserons qu’aux paramètres chimiques dans ce qui suit. L’ARS passe commande à un laboratoire d’analyse agréé (CARSO dans notre cas) mais c’est l’autorité organisatrice du service d’eau potable (commune ou intercommunalité) ou son opérateur qui paie le laboratoire d’analyse (la régie des eaux de la métropole de Montpellier dans notre cas).
3- Evaluation de la conformité de l’eau destinée à la consommation humaine
Enfin, la concentration de chaque paramètre est comparée avec ses valeurs seuil qualitative et sanitaire pour déterminer si l’eau du robinet est conforme ou pas. Le dépassement d’une valeur seuil qualitative indique que la potabilisation de l’eau est déficiente et le dépassement d’une valeur seuil sanitaire indique que la consommation d’eau du robinet est dangereuse pour la santé. Les valeurs seuil sont soit impératives lorsque le risque sanitaire est avéré ou soupçonné, soit indicatives. lorsque le risque sanitaire est peu probable. L’eau du robinet est déclarée non conforme dès que la valeur seuil qualitative est dépassée par un paramètre.
Dans le cas de paramètre avec valeurs seuil impératives, la valeur seuil qualitative est appelée LQ (limite de qualité) et sa valeur seuil sanitaire est appelée Vmax (valeur sanitaire maximale). Lorsque des études sont en cours pour fixer la Vmax, une VST (valeur sanitaire transitoire) est utilisée temporairement à la place de la Vmax.
seuil de détection < LQ < Vmax (ou VST)
Dans le cas de paramètre avec valeurs seuil indicatives, la valeur seuil qualitative est appelée RQ (référence de qualité) et sa valeur seuil sanitaire introduite récemment dans la réglementation européenne s’appelle VSI (valeur sanitaire indicative).
seuil de détection < RQ < VSI
Le seuil de détection dépend de la technique d’analyse employée. Des experts scientifiques sont mandatés par la Commission européenne pour déterminer la meilleure technique d’analyse pour un paramètre donné.
Traitement de la non-conformité de l’eau destinée à la consommation humaine
Revenir à un état conforme de l’eau du robinet consiste à prendre des mesures pour repasser en dessous de la LQ (ou RQ). Les mesures sont soit diluer l’eau non conforme avec de l’eau conforme, soit améliorer la potabilisation de l’eau, soit remplacer l’eau non conforme par une eau conforme en changeant de réseau de distribution d’eau potable.
Lorsque la concentration du paramètre qui pose problème est comprise entre LQ et Vmax (ou VST), une dérogation de 3 ans renouvelable une fois sous conditions est accordée pour laisser le temps d’appliquer les mesures de retour à la conformité.
Lorsque la concentration du paramètre qui pose problème dépasse Vmax (ou VST), la distribution de l’eau du robinet est immédiatement interrompue.
Les paramètres avec valeurs seuil indicatives ne posent pas de risques sanitaires à court et moyen termes et l’autorité organisatrice du service (ou son opérateur) doit juste s’engager à prendre dans le futur des mesures d’amélioration de la qualité de l’eau en cas de non-conformité.
Il y a eu dans le passé plusieurs non conformité de l’eau du robinet distribuée sur le territoire de la métropole de Montpellier :
— la pollution chronique par les pesticides des captages du Fles à Villeneuve les Maguelone a nécessité la dilution de l’eau potable non conforme avec de l’eau potable conforme produite par l’usine Arago;
— la pollution chronique par les pesticides des captages de Sussargues a nécessité la fermeture des captages et le remplacement de l’eau potable non conforme par de l’eau potable conforme produite et distribuée par la CCGPSL.
En 2024, il n’y a eu aucune non-conformité chimique sur le territoire de la métropole de Montpellier. Il y a eu cependant 4 non-conformités microbiologiques sur les 865 prélèvements de Montpellier et 2 non-conformités microbiologiques sur les 393 prélèvements de Juvignac. Mais l’ARS a jugé qu’il s’agissait probablement de faux positifs car ces non-conformités n’ont pas été confirmées dans les prélèvements suivants, et aucune mesure d’interdiction de consommation d’eau du robinet n’a été prise.
Les PFAS (substances per- et polyfluoroalkylées) sont des substances contenant toutes des liaisons carbone-fluor très stables. Cependant, il existe plusieurs définitions des PFAS. La définition de l’OCDE qui est celle retenue par l’Union européenne identifie environ 4700 substances différentes ; ce nombre monte à 12000 lorsque les PFAS polymères sont aussi comptabilisées.
Les PFAS sont produites par l’industrie chimique et sont très utilisées pour leur imperméabilité, leur résistance à la chaleur ou à la lumière, leurs propriétés antiadhésives ou anti-tâches. Environ 500 substances différentes sont actuellement produites et mises sur le marché selon l’agence européenne des produits chimiques (ECHA) ; le nombre de substances produites est probablement bien supérieur parce que la procédure REACH de l’ECHA ne s’applique pas aux substances produites en une quantité inférieure à une tonne par an.
Comment les PFAS se retrouvent parfois dans l’eau du robinet ?
Les PFAS sont qualifiées de « polluants éternels » parce qu’elles ne se dégradent pas après utilisation ou rejet dans l’environnement. La plupart des PFAS sont également facilement transportées dans l’environnement sur de longues distances, loin de leur source d’émission. C’est pour cela que les PFAS se retrouvent dans l’air, l’eau, le sol et même les organismes vivants comme l’illustre le cycle des PFAS.
Lorsque le captage d’alimentation en eau potable est pollué par les PFAS, l’usine de potabilisation doit mettre en place un procédé de traitement de l’eau brute pour les éliminer en totalité ou en grande partie dans l’eau potable. Les 2 procédés communément employés sont l’adsorption par charbons actifs et la filtration membranaire. En pratique, peu d’usines de potabilisation disposent d’un de ces procédés qui sont relativement coûteux, et cela d’autant que le contrôle des PFAS ne sera obligatoire qu’à partir de 2026.
Les PFAS ne peuvent être détruites que par incinération à plus de 1000 °C, ce qui est impraticable vu son coût exorbitant. Au final, les charbons actifs qui ne peuvent pas être recyclés à l’infini finissent en site de déchets ultimes; de même, les saumures produites par la filtration membranaire sont rejetées dans le milieu aquatique.
La plus petite des PFAS, l’acide trifluoroacétique (TFA), est utilisée dans de nombreuses applications industrielles et pour la production de pesticides fluorés (tritosulfuron, flufénacet, etc.). Le TFA peut se retrouver dans les eaux superficielles et souterraines par des rejets directs ou par la dégradation des pesticides fluorés. Or, l’adsorption par charbons actifs et la filtration membranaire n’éliminent pas le TFA. Plusieurs campagnes de mesure ont ainsi pu mettre en évidence l’omniprésence du TFA dans l’eau du robinet en Europe, mais aussi dans certains vins et eaux en bouteille.
Comment est réglementé le contrôle des PFAS dans l’eau du robinet ?
L’Union européenne a décidé de contrôler dans l’eau destinée à la consommation humaine 20 PFAS considérées comme « préoccupantes » pour la santé et l’environnement par l’agence européenne de l’environnement (EEA). Ces 20 PFAS dont la liste figure dans l’annexe III de la directive (UE) 2020/2148 forment un ensemble que l’Union européenne appelle la « Somme PFAS ». 10 d’entre elles sont des carboxylates et 10 d’entre elles sont des sulfonates. L’Union européenne a interdit 4 (PFOA, PFNA, PFHxS, PFOS) des 20 PFAS pour tout ou partie de leurs usages et elle envisage d’en interdire 2 de plus dans les mois qui viennent.
La technique d’analyse de ces 20 PFAS est la LC-MS/MS (chromatographie en phase liquide couplée à la spectrométrie de masse en tandem). Son seuil de résolution est d’environ 1 ng/L. Le nombre de laboratoires maîtrisant cette technique et agréés par l’ANSES doit augmenter afin que le contrôle de ces 20 PFAS soit pleinement opérationnel en France en 2026.
L’Union européenne a aussi décidé de contrôler dans l’eau destinée à la consommation humaine l’ensemble des PFAS qu’elle appelle le « Total PFAS ». Mais il reste à choisir une technique d’analyse du « Total PFAS » qui ait un bon rapport coût/performance.
Les valeurs de qualité fixées par la réglementation sont les suivantes :
- 20 PFAS « préoccupantes » : LQ = 0,1 µg/L (EDCH) ; LQ = 2 µg/L (eau brute)
- Total PFAS : LQ = 0,5 µg/L (EDCH)
La connaissance toxicologique et médicale sur les PFAS progresse. Certaines parmi les 20 PFAS sont désormais classées cancérogènes pour l’Homme ou suspectées d’avoir des effets de perturbateurs endocriniens ou de perturber le système immunitaire. Les risques sanitaires liés à la présence de ces PFAS dans l’eau du robinet sont en cours d’évaluation. L’ANSES doit proposer des valeurs sanitaires pour les PFAS considérés comme les plus toxiques avant la fin de l’année.
Le TFA ne fait pas partie des 20 PFAS à contrôler dans l’eau du robinet parce qu’il ne s’accumule pas dans l’organisme et parce que sa toxicité était jusqu’à présent considérée comme nulle. Mais la situation est en train de changer. Plusieurs Etats membres dont la France, constatant l’omniprésence de cette substance dans l’eau brute et l’eau du robinet à des concentrations parfois élevées, ont décidé de le contrôler. L’ANSES a fixé les valeurs suivantes pour l’eau destinée à la consommation humaine :
- TFA : RQ = 10 µg/L ; VSI = 60 µg/L
La VSI retenue est celle de l’Allemagne (d’autres Etats membres ont des VSI plus faibles). Cette VSI sera remplacée à terme par celle que l’ANSES doit proposer après étude.
Où en est-on chez nous ?
Lors d’une campagne de mesures réalisées en 2011, l’eau de la Méjanelle présentait des concentrations très élevées de certains PFAS. Cette pollution « accidentelle » était due à des rejets d’effluents non traités par une usine fabricant des produits chimiques. Cette usine de fabrication de produits chimiques à fort heureusement était fermée depuis.
La Méjanelle (station de pompage du réseau de BRL) fournit de l’eau du Rhône à l’usine de potabilisation Arago, en remplacement de l’eau de la source du Lez lorsque le niveau de celle-ci est trop bas; depuis 2025, la Méjanelle fournit aussi toute l’année de l’eau du Rhône à la nouvelle usine de potabilisation Valédeau.
Voici les résultats des mesures que la régie des eaux de la métropole de Montpellier a commandité à un laboratoire d’analyses agréé :
- 20 PFAS dans eau brute (source du Lez) : ~2,8 ng/L
- 20 PFAS dans eau brute (Rhône via Méjanelle) : ~15 ng/L
Ces résultats confirment que l’eau de la source du Lez est de bien meilleure qualité de l’eau du Rhône fournie par BRL. Les résultats concernant les 20 PFAS sont tous très en dessous de la limite de qualité réglementaire, ce qui est une bonne nouvelle.
Des mesures en sortie des usines de potabilisation doivent être réalisées durant le 2ème semestre 2025. Ce n’est que lorsque les concentrations des 20 PFAS seront connues que nous saurons si les charbons actifs utilisés par l’usine de potabilisation Valédeau abattent de manière significative la concentration en PFAS dans l’eau destinée à la consommation humaine.
Des mesures vont aussi être réalisées pour le TFA dans l’eau du robinet dans les semaines qui viennent.
Les trihalométhanes (THM) sont des molécules dérivées du méthane (CH4) où 3 des 4 atomes d’hydrogène ont été remplacés par des atomes d’halogène (chlore, brome, fluor ou iode).
Comment les THM se retrouvent dans l’eau du robinet ?
La réglementation oblige à désinfecter l’eau destinée à la consommation humaine en injectant du chlore (dichlore gazeux Cl2 ou acide hypochloreux ClOH) en différents points du réseau de distribution.
L’eau des piscines est quant à elle le plus souvent désinfectée avec du brome (BR2 ou BROH) à la place du chlore.
Les THM sont des sous-produits de la désinfection de l’eau par le chlore et/ou le brome. Plus il y a de matière organique non azotée dans le réseau de distribution d’eau, plus la désinfection par le chlore et/ou le brome va produire des THM.
Matière organique non azotée dans l’eau + chlore et/ou brome >> THM
Le chloroforme (CHCl3) représente jusqu’à 90% en poids des 4 THM qui peuvent se retrouver dans l’eau du robinet.
4 THM = { CHCl3 (90%) , CHBrCl2 , CHBr2Cl , CHBr3 }
Comment est réglementé le contrôle des THM dans l’eau du robinet ?
Les 4 THM listés ci-dessus présentent différentes formes de toxicité avérées (cancérogènes) ou soupçonnées (reprotoxiques).
La directive EU 2020/2148 a fixé une LQ de 100 µg/L pour la somme de ces 4 THM. Une valeur sanitaire guide (VSG) pour la somme des 4 THM est calculée à partir des VSG individuelles fixées par l’organisation mondiale de la santé.
Σ 4 THM : LQ = 100 µg/L
Valeurs Sanitaires Guides (OMS)
CHCl3 = 300 µg/L CHBrCl2 = 60 µg/L CHBr2Cl = 100 µg/L CHBr3 = 100 µg/L
Σ 4 THM : VSG calculée à partir des 4 VSG individuelles < 1000 µg/L
Où en est-on chez nous ?
Aucune non conformité pour la somme des 4 THM n’a été mesurée en 2024 dans les réseaux de distribution d’eau potable de la régie des eaux.
Cependant, vous soupçonnez que votre eau du robinet contient des THM parce qu’elle a un goût et une odeur de chlore prononcés. Il suffit de remplir une carafe avec l’eau du robinet et de la laisser environ une heure au réfrigérateur avant de la boire, le temps que les THM les plus volatiles comme le chloroforme s’évaporent.
Le chlorure de vinyle monomère (CVM) est une molécule synthétisée principalement pour produire son polymère, le polychlorure de vinyle (PVC).
Le CVM (CH2=CHCl) est synthétisé à partir d’éthylène (CH2=CH2), molécule obtenue à partir soit de gaz naturel (Etats-Unis) soit de pétrole (Europe, Total technip).
CH2=CH2 (éthylène) + Cl2 (chlore gazeux) → [ ] → CH2=CHCl + HCl (acide chlorhydrique)
Le CVM est très volatile à température ambiante et faiblement soluble dans l’eau.
La synthèse du PVC s’effectue par polymérisation radicalaire du CVM en présence de catalyseurs adéquats.
Comment le CVM se retrouve dans l’eau du robinet ?
Les canalisations du réseau de distribution d’eau potable sont très souvent en PVC. Ce PVC est rendu rigide par différents d’additifs.
Seules les canalisations en PVC du réseau de distribution, posées avant 1980 peuvent relarguer du CVM dans l’eau et cela d’autant plus que le temps de séjour dans le réseau de distribution est long. En effet, le procédé de fabrication de cette époque piège du CVM à des concentrations importantes dans le matériau plastique de la canalisation et ces molécules peuvent migrer progressivement de l’intérieur de la canalisation dans l’eau. Fort heureusement, les branchements et les tuyaux après compteur ne sont pas concernés.
Il est difficile, en l’absence de données patrimoniales fiables sur l’age, le matériau et le linéaire de la totalité des canalisations posées, de donner une indication précise du linéaire concerné par le relargage de CVM. Néanmoins, l’agence française pour la biodiversité et les agences régionales de santé estiment que 140 000 à 300 000 km sont concernés sur un total de 900 000 km de canalisation.
Comment est réglementé le contrôle du CVM dans l’eau du robinet ?
Le CVM est classé cancérigène certain pour l’homme depuis 1987. L’exposition au CVM se fait principalement par voie respiratoire puisqu’il est très volatile mais aussi à un degré moindre par ingestion d’eau du robinet.
La directive UE 2020/2148 a fixé une LQ de 0,5 µg/L (le seuil de détection étant de 0,004 µg/L) mais pas de valeur sanitaire.
LQ = 0,5 µg/L (seuil de détection = 0,004 µg/L)
Au moins 600 000 personnes boivent une eau du robinet non conforme pour le CVM selon les premières campagnes de mesure. Ce sont surtout des habitants de petites communes rurales.
La seule façon réellement efficace de traiter la non conformité consiste à changer les canalisations relarguant du CVM mais le coût de l’opération est très élevé et actuellement hors de portée pour la plupart des communes qui sont passablement endettées.
Où en est-on chez nous ?
Aucun cas de relargage de CVM entraînant une non conformité n’a été constaté sur les analyses faites récemment sur les communes de la régie des eaux, y compris Juvignac qui a quelques canalisations fabriquées avant 1980.
Mais c’est une bonne idée de remplir une carafe avec l’eau du robinet et de la laisser environ une heure à température ambiante, le temps que le CVM, gaz très volatile, s’évapore.
ACRONYMES
AFB : agence francaise pour la biodiversité
ANSES : agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail
ARS : agence régionale de santé
Bq/L : Becquerel par litre
BRL : Bas Rhône Languedoc
CCGPSL : communauté de communes du grand pic saint-loup
CVM : chlorure de vinyle monomère
DGS : direction générale de la santé
ECHA : agence européenne des produits chimiques
EDCH : eau destinée à la consommation humaine
EEA : agence européenne de l’environnement
HAP : hydrocarbures aromatiques polycycliques
INERIS : institut national de l’environnement industriel et des risques
LC-MS/MS : chromatographie en phase liquide couplée à la spectrométrie de masse en tandem
LQ : limite de qualité
µg/L : microgramme par litre
ng/L : nanogramme par litre
OMS : organisation mondiale de la santé
PFAS : substances per- et polyfluoroalkylées
PVC : polychlorure de vinyle
REACH : règlement concernant l’enregistrement, l’évaluation et l’autorisation des substances chimiques
RQ : référence de qualité
THM : trihalométhanes
Vmax : Valeur sanitaire maximimale
VSG : valeur sanitaire guide
VSI : valeur sanitaire indicative
VST : valeur sanitaire transitoire
REFERENCES
Paramètres et normes de qualité de l’eau potable de la directive UE 2020/2184
Résultats du contrôle sanitaire de la qualité de l’eau potable, commune par commune
Taux de conformité des prélèvements d’eau potable par commune
Site de l’agence européenne des produits chimiques
Dossier PFAS à l’agence européenne des produits chimiques