Le président de la commission Eau et Assainissement sait-il de quoi il parle ?

Un vœu pour le retour en régie publique des services eau et assainissement a été soumis au vote lors du conseil municipal de Montpellier qui s’est tenu le 6 mai 2013,. Les conseillers municipaux du PCF (6), d’EELV (3), de la Gauche Anticapitaliste et de la FASE (2) ont votés pour ; les conseillers municipaux du PS ont voté contre à l’exception de 2 qui se sont abstenus.

Le compte-rendu de ce conseil municipal publié le 16 juin a retranscrit l’intervention de Louis Pouget, président de la commission Eau et assainissement de l’agglo de Montpellier. Louis Pouget a toujours clamé haut et fort sa préférence pour la gestion déléguée au privé sans jamais expliquer en quoi celle-ci était préférable à une gestion directe en régie publique. Il récidive dans cette intervention truffée d’erreurs et qui plus est polémique et méprisante pour tous ceux élus, associations et usagers qui s’inquiètent de l’avenir de la gestion de l’eau à Montpellier.

En voici quelques extraits accompagnés des commentaires de Eau Secours 34.

« Le panel [des usagers] a été fait car nous avons pris une assistance à la maîtrise d’ouvrage. Les choses ont été faites scientifiquement. Je remarque d’ailleurs que, dans le panel, il y avait un membre d’Au Secours 34. Quand il s’est rendu compte que les choses se passaient trop bien, il a ensuite refusé de venir y siéger. »

Eau Secours 34 : Il n’y avait aucun membre de Eau Secours 34 (et non pas Au Secours 34), ni aucun membre des associations constituant le collectif 34 pour une gestion de l’eau en régie publique dans le panel des usagers. Le panel devait être constitué de 25 personnes, il n’y en a eu que 20 dont 2 qui ont abandonné en cours de route. Lors de l’intervention de Eau Secours 34 durant la conférence de consensus, il n’y avait que 14 panélistes présents. Des sources bien informées nous ont néanmoins indiqué qu’un(e) des panélistes était président(e) de l’association des amis de Georges Frêche à défaut d’être membre de Eau Secours 34.

« A propos des pertes du réseau, certains disent que 83 % n’est pas suffisant. 85 %, c’est excellent. On voit que ceux qui parlent de rendements ne connaissent que leur feuille de papier et leur stylo sans jamais voir un tuyau. »

Eau Secours 34 : Il est facile de faire dire aux chiffres tout et n’importe quoi. Avec Louis Pouget, c’est souvent du grand n’importe quoi. D’après lui, 15% de pertes du réseau est excellent. Pourquoi dans ce cas, le taux de perte du réseau de distribution d’eau potable de Montpellier stagne à d’environ 20% depuis les 20 dernières années de délégation à Véolia ? A titre indicatif, le taux de perte moyen en Suisse est de 7%. Les tuyaux suisses ne sont pas différents des tuyaux montpelliérains. La différence est dans la volonté politique et dans les moyens mis en œuvre. Il n’y a aucune délégation au privé des services eau et assainissement en Suisse, ceci expliquant peut-être cela.

« Je ne ferai pas de faux débat avec les problèmes de régie ou de DSP. Le mode de gestion en régie fait porter les responsabilités sur la collectivité qui gère directement. Je rappelle qu’il n’y a pas que Véolia comme prestataire. Certaines régies sous-traitent aussi, ce qui signifie que vous avez tout de même des grands groupes dans le système. »

Eau Secours 34 : Visiblement la responsabilité de la collectivité sur les services eau et assainissement pose problème à Louis Pouget. Nous avons bien compris que depuis une vingtaine d’années, la collectivité dont il est le représentant se décharge de cette responsabilité au profit des délégataires privés. Or, la collectivité doit aussi exercer sa responsabilité dans le cadre de la délégation au privé en contrôlant sérieusement la prestation du délégataire. Cela n’a pas été le cas à Montpellier et ce n’est toujours pas le cas actuellement à l’agglo. Concernant la sous-traitance, il y a une différence majeure entre la régie publique et la DSP. En régie publique, la sous-traitance doit passer par le code des marchés publics ce qui assure un minimum de transparence et de contrôle des prix. En DSP, le délégataire privé sous-traite à ses filiales avec une surfacturation systématique

« Je suis en capacité de dire qu’en maintenant le prix de l’eau tel qu’il est aujourd’hui, on peut arriver en 2030 en laissant aux générations futures une situation excellente. Ce qui compte pour moi est l’avenir. »

Eau Secours 34 : Depuis de nombreuses années, le taux de renouvellement annuel du réseau de distribution d’eau potable à Montpellier oscille entre 0,3 et 0,4% et c’est même plus faible dans certaines communes de l’agglo. L’agglo vient enfin de prendre conscience du problème. Qu’est-ce que Louis Pouget, en charge de l’eau et l’assainissement à Montpellier puis à l’agglo, a fait depuis 20 ans si ce n’est laisser le réseau se dégrader ? Qu’est-ce qui nous assure qu’il soit actuellement en capacité de quoique ce soit concernant la gestion patrimoniale des réseaux ?

« A propos du personnel, j’entends qu’il va être intégré. Le personnel reste privé. Le seul endroit où le personnel peut être intégré dans une régie ne concerne que les régies datant d’avant 1926. Ce n’est pas la peine de fantasmer. Ce sujet est complexe, mais n’empêche pas ceux qui n’y entendent rien d’en parler. Si cela leur fait plaisir. »

Eau Secours 34 : Le retour en régie publique ne peut pas se faire avec la régie directe dont parle Louis Pouget et ce depuis 1926. Le sujet du personnel n’est pas complexe mais il est déclaré complexe par les partisans de la délégation au privé pour effrayer les élus qui envisageraient un retour en régie publique. Le personnel des 2 types de régie publique (régie à autonomie financière, régie à autonomie financière et personnalité morale) a un statut privé sauf le comptable et le directeur général. La collectivité a de plus l’obligation de proposer l’intégration du personnel du délégataire privé dans la régie publique avec un contrat de travail équivalent.

« Faire baisser les prix n’est pas compliqué, tant en DSP qu’en régie. Il suffit d’enlever des prestations. Mais tout le monde n’a pas les mêmes ressources. Par exemple à Grenoble, ils ont l’eau du Drac filtrée par une roche. Quand l’eau sort, elle n’a pas besoin d’être traitée. L’eau, pour un Grenoblois, c’est le sable pour un touareg. Il faudrait vraiment être mauvais pour avoir de l’eau chère à Grenoble. »

Eau Secours 34 : Les conditions locales jouent évidemment un rôle dans le prix de l’eau. Toute chose étant égale par ailleurs, la production et distribution d’eau potable sera toujours moins coûteuse à Grenoble qu’à Montpellier. Par contre, Grenoble nous enseigne que la délégation à Suez a fait fortement augmenté le prix et que le retour en régie publique l’a fait diminuer de 30% tout en multipliant par 3 les investissements pour l’entretien du réseau. On observe aussi une baisse du prix sans baisse de la qualité de la prestation dans la plupart des cas de retour en régie publique des 10 dernières années.

« L’analyse comparative de l’audit dit ceci : « On peut d’ores et déjà signaler que le transfert de l’eau à l’Agglomération permettra de diffuser à une plus grande échelle les bonnes pratiques mises en place par la Ville en matière de pilotage de DSP. La DSP a été préférable à la régie. » […]. Il n’est pas question pour nous d’écarter quelque mode de gestion que ce soit. Je ne suis pas non plus anti-régie. L’assainissement à l’Agglomération est en régie. »

Eau Secours 34 : L’audit n’ayant pas été rendu public, l’allégation de Louis Pouget est invérifiable. D’autre part, contrairement à ce qu’il affirme, l’assainissement collectif est totalement délégué au privé comme indiqué sur le site de l’agglo : « L’assainissement collectif du territoire de l’Agglomération de Montpellier est géré en contrat d’affermage, l’exploitation est déléguée par contrat à une société privée ».

Communiqué de Eau Secours 34 et Attac Montpellier

Montpellier, le 20 mars 2013

Les associations Eau secours 34 et Attac Montpellier ne se rendront pas à la réunion du 22 mars organisée par l’Agglomération de Montpellier dans le cadre du processus de concertation « Vous, l’Agglo et l’Eau ». Nous avons essayé de jouer le jeu de cette concertation restreinte malgré notre attente d’un vrai et vaste débat public avec l’ensemble de la population, comme le justifiait la gestion d’un bien commun aussi fondamental que l’eau.

Au fil des différentes réunions préparatoires, des échanges avec le cabinet d’étude Lisode et l’Agglo nous avons pu constater que nous avions affaire à un simulacre de « grande concertation ». Il est temps pour nous de quitter ce processus et d’en dénoncer les tares : opacité, absence de consultation des usagers, refus d’aborder la question du choix du mode de gestion de l’eau et de l’assainissement…

Mr. Moure, président de l’agglomération de Montpellier, écrit dans son blog « L’eau : une large place à la concertation : Un panel a été constitué de façon scientifique… ». En fait, le panel qui devait être constitué de 25 usagers s’est réduit à 18 personnes choisies de manière fort peu scientifique : un usager n’habite pas l’Agglo, certaines catégories socio-professionnelles sont sur-représentées et d’autres totalement absentes. Le panel a remis un avis au Président Moure que celui-ci considère néanmoins comme représentatif de l’avis des 420.000 habitants de l’Agglo. Les priorités avancées par le panel ne sont même pas celles qui ont été indiquées lors de l’annonce publique de la remise de l’avis. Voici cet avis reçu récemment par Eau Secours 34:

Avis du panel des usagers

Lors de la réunion préparatoire de novembre 2012, notre proposition d’organiser un référendum d’initiative locale n’a pas été retenue. Monsieur Pouget, vice-président de l’Agglo en charge de l’eau et l’assainissement, a déclaré par la suite que : « Les gens n’y comprennent rien… Aujourd’hui quand je vois ce tintamarre de gens qui n’entravent rien du tout » prouvant par là en quelle estime il tient les usagers électeurs et combien il souhaite les voir s’approprier le thème de l’eau.

Pour nous le choix du mode de gestion est primordial. Il ne peut avoir lieu sans la participation des usagers. Dans ces conditions, Eau Secours 34 et Attac Montpellier considèrent comme essentiel pour la démocratie de poursuivre leur combat au sein du « Collectif 34 pour la gestion de l’eau en régie publique » et de continuer à informer la population et les élus sur les enjeux de l’eau, dialoguer avec les conseils municipaux et organiser des votations citoyennes partout où ce sera possible.

L’eau est un bien trop précieux. Nous ne nous résignerons pas à ce que sa gestion continue de se dérouler dans l’opacité, entre quelques décideurs et les spéculations financières des multinationales.

L’ICE Right2Water présente ses demandes aux institutions européennes

Bruxelles, 17 Février 2013

La toute première Initiative Citoyenne Européenne (ICE) a rencontré aujourd’hui Maros Sefcovic et les services de la Commission européenne pour discuter de l’application de l’ICE dans la législation européenne. C‘était la première fois que la Commission européenne a discuté avec les citoyens de l‘élaboration de la législation européenne.

Après avoir reçu plus de 1,68 million de signatures valides les représentants du comité de citoyens ont demandé à la Commission européenne de reconnaître et de mettre en œuvre dans la législation de l’UE le droit à l’eau pour tous afin que l’ensemble des États membres en fassent de même.

Le message de notre ICE est simple. Mettre en œuvre le droit à l’eau, ne pas libéraliser les services d’eau dans l’UE et faire davantage pour que les gens à travers le monde aient accès à une eau propre et sûre, explique Jan Willem Goudriaan, vice-président de l’ICE Right2Water.

Aujourd’hui également, le président de la commission Environnement (ENVI) Mathias Groote a présidé une audition publique avec des représentants des commissions Pétitions, Marché intérieur, Développement. Plus de 30 membres du Parlement européen ont été en mesure de poser des questions.

L’European Water Movement a été un pilier de cette ICE. Ceux qui soutiennent l’ICE Right2Water ont un message clair: Nous ne voulons pas de la libéralisation des services d’eau dans l’Union européenne. Les Droits de l’homme passent avant les intérêts du marché, déclare Gabriella Zanzanaini, directrice des affaires européennes de Food & Water Europe.

Pour plus d’information contacter:

Gabriella Zanzanaini, (+32) 488 409 662, gzanzanaini(at)fweurope.org
Pablo Sanchez, (+32) 474626633, psanchez(at)epsu.org

Réunion publique du 12 février 2013 à Montpellier

Intervention de Gabriel Amard, président de la communauté d’agglomération des Lacs de l’Essonne et de la récente régie publique Eau des Lacs de l’Essonne

Gabriel Amard explique pourquoi et comment la communauté d’agglomération des Lacs de l’Essonne a choisi la régie publique de l’eau plutôt qu’une multinationale.

Intervention de Jean-Claude Oliva, président de la Coordination Eau Ile-de-France

Jean-Claude Oliva décrit l’action citoyenne pour une gestion publique de l’eau à l’agglomération Est Ensemble.

Jean-Claude Oliva présente les référendums en Italie et à Berlin ainsi que la votation citoyenne de Madrid. Il explique en quoi référendums et votations citoyennes permettent aux citoyens de s’exprimer pour une gestion publique de l’eau.

Jean-Claude Oliva explique pourquoi seul le service public permet une gestion patrimoniale qui préserve l’eau et les réseaux pour les générations futures.

Le processus de concertation sur la gestion de l’eau

Le processus de concertation sur la gestion de l’eau dans l’Agglo de Montpellier intitulé “Quelle Eau pour demain ?” se déroulera de novembre 2012 à juillet 2013. A l’issu de ce processus, les élus de l’Agglo choisiront le mode de gestion de l’eau potable et de l’assainissement pour les années à venir.

Ce processus a été présenté lors d’une réunion préparatoire le 13 novembre 2012. Il est décrit dans le rapport Vous, l’Agglo et l’Eau

Thierry Ruf a fait un compte-rendu de la réunion de la commission Eau-Assainissement de l’Agglo de Montpellier qui s’est déroulée le 6 décembre 2012. Le processus de concertation est un des sujets qui ont été abordés durant cette réunion.

L’Agglo s’est enfin décidé à communiquer sur le processus de concertation dans le nr de janvier de Montpelllier Agglo . L’article en question nous raconte une jolie fable, celle “où tout le monde aura son mot à dire sur l’usage de l’eau” grâce à “une méthode éprouvée et scientifiquement validée”.

Le 12 janvier, le collectif 34 pour la gestion de l’eau en régie publique appelait à une manifestation dans le domaine de la Providence où se déroulait l’avant-dernière journée de la conférence de consensus. La cinquantaine de personnes présentes qui entendaient dénoncer l’opacité du processus de concertation se sont vues interdire l’entrée du domaine par cinq vigiles privés.

 

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La conférence de consensus

La conférence de consensus est une des composantes du processus de concertation. Durant cette conférence s’étalant sur 3 week-ends, un panel de 25 usagers (ils ne sont plus que 14 actuellement) ont auditionné différents acteurs et débattu avec eux lors de plusieurs tables rondes.

Eau Secours 34 a participé à la table ronde “Transparence et transmission de l’information” de la conférence de consensus.

Durant cette table ronde qui a eu lieu le 12 janvier 2013 de 16h20 à 17h40, Eau Secours 34 a eu 10 minutes pour répondre aux 2 questions suivantes:

  • Le système de circulation de l’information est-il satisfaisant ?
  • Comment améliorer la transparence et la transmission d’information ?

Le verbatim de l’intervention de Eau Secours 34

Enregistrement audio de l’intervention de Eau Secours 34

Extraits du débat avec le panel des usagers

Les rapports de Veolia avec l’agglo de Montpellier:

Réaction de la responsable du service eau et assainissement de l’agglo de Montpellier. En résumé, l’agglo n’a pas la culture du secret mais elle ne fournit pas tous les documents parce que la plupart sont trop techniques pour être compris par les usagers:

La CCSPL de l’agglo de Montpellier:

Conférence de consensus, référendum et votation citoyenne:

Collectif 34 pour une gestion de l’eau en régie publique

Les services de distribution d’eau potable et assainissement dans l’agglo de Montpellier sont actuellement gérés en Délégation de Service Publique (DSP) à des entreprises privées (Veolia, Suez, Saur). Les contrats de 17 de ces DSP arrivent à échéance en 2014.

Le collectif s’est créé afin d’obtenir que les contrats de DSP ne soient pas renouvelés par le conseil de l’agglo de Montpellier et que ces services de distribution d’eau potable et assainissement soient désormais gérés en régie publique. Le collectif est constitué d’associations et a le soutien de plusieurs associations, syndicats et partis politiques.
Associations membres du collectif

Associations soutenant le collectif

Syndicats soutenant le collectif

  • Sud – Solidaires

Partis politiques soutenant le collectif

Les associations qui souhaitent avoir plus d’informations sur le collectif pour éventuellement le rejoindre peuvent le contacter à l’adresse eau34 (at) orange.fr .