Balade naturaliste à Saint Jean-de-Vedas

Le 26 mars 2022, Eau Secours 34 a participé à une balade organisée par FNE LR au sud de Saint Jean-de-Vedas, un territoire remarquable sur le plan naturaliste et déjà partiellement détruit et morcelé par les aménagements péri-urbains de la métropole montpelliéraine.
 

Carte

 
Nous nous sommes baladé dans le secteur constitué par la Lauze Est et les espaces naturels et agricoles environnants. Ce secteur entouré par des routes et des zones urbaines présente un fort enjeu en terme de biodiversité et de préservation d’espace naturel. Mais la balade a aussi mis en évidence deux autres enjeux, d’une part un enjeu agricole et d’autre part un enjeu GEMAPI.

La métropole de Montpellier a prévu de construire des bâtiments pour de la petite et grande logistique sur les 20 ha de la Lauze Est. De plus, la LNMP traversera une forêt de chênes verts (Bois de Maurin) et des terres agricoles au sud de la Lauze Est.
 

Forêt de chênes verts

 
Biodiversité et espace naturel

Le secteur visité forme une enclave verte dont la biodiversité est pour l’instant relativement préservée. En particulier, la forêt de chênes verts héberge une faune et une flore typiquement méditerranéennes dont certaines espèces sont protégées.
 

Flore Flore

 

Faune et flore Faune

 
Il va sans dire que la réalisation des projets d’aménagement notamment la LNMP vont porter atteinte à la biodiversité dans ce secteur.

Agriculture

Il y a plusieurs vignes, une prairie où pâturent des chevaux camarguais et un petit champ de céréales sur le secteur.
 

Prairie Chemin

 
Selon le CCVM, les 2/3 de ces terres agricoles sont de bonne qualité. Elles mériteraient donc un autre sort que d’être bétonnées ou laissées à la viticulture et au pâturage de chevaux camarguais d’un particulier.

La plupart des parcelles agricoles destinées à la plateforme logistique de la Lauze Est ont été acquises par l’Etablissement Public Foncier d’Occitanie (service de l’Etat), en vue d’être rétrocédées à la métropole de Montpellier puis à l’aménageur délégué (SA3M). Une vigne de 4 ou 5 ha de bonnes terres au milieu du Bois de Maurin sera quant à elle traversée par la LNMP. Autant de terres où la réalisation de projets d’agroécologie ne sera plus possible…

Milieux aquatiques et prévention des inondations

L’eau est omniprésente dans le secteur visité avec 2 petits cours d’eau (Capoulière, Rieu Coulon) et plusieurs mares.

La balade a eu lieu une semaine après les fortes pluies qui ont frappé le territoire de la métropole de Montpellier, et Le sol était encore gorgé d’eau et les fossés pleins d’eau. Ce n’est pas une surprise sachant qu’une partie du secteur est en zone inondable (zone rouge du PPRI à laquelle s’ajoute une zone de part et d’autre de la Capoulière identifiée aussi comme inondable par une étude hydraulique d’Egis).

Le dossier de création de la ZAC Lauze Est publié en décembre 2019 prévoit des aménagements hydrauliques pour mettre “hors eau” le secteur. Egis y propose comme cela a été fait pour la gare Sud de France de construire des bassins de rétention et il faudra aussi probablement construire des remblais pour contrôler l’écoulement de l’eau.

Alors que la LNMP va devoir traverser la Capoulière et le Rieu Coulon, nous n’avons aucune information sur comment cette traversée va se faire. Il est peu probable pour des raisons de coût que la LNMP passe par dessus les 2 cours d’eau via un aqueduc. Une autre solution moins onéreuse mais plus dommageable pour les milieux aquatiques pourrait consister à canaliser les 2 cours d’eau et à les faire passer sous la ligne TGV.

Quoiqu’il en soit, tous les aménagements hydrauliques envisagés artificialisent les milieux aquatiques (c’est une constante dans les préconisations d’Egis) et vont à l’encontre des solutions basées sur la nature que préconise l’agence de l’eau RMC.

Et ce n’est pas tout…

A ces projets s’ajoutent ceux de l’échangeur du Contournement Ouest de Montpellier (COM), deux nouveaux ronds-points, et l’élargissement des routes, sans compter le très controversé projet du LIEN (Liaison Intercommunale d’Evitement Nord) un peu plus au Nord.

L’urbanisation galopante fait rage à l’Ouest et au Nord de Montpellier, au mépris des objectifs de Zéro Artificialisation Nette en 2040 (objectif de la région et de la métropole), de la volonté affichée de préserver une ceinture verte avec reconquête de terres agricoles et naturelles, et de la nécessité de réduire les déplacements et transports routiers.