Arrêtez de bétonner les Hauts de Massane !

Collectif Bien Vivre aux Hauts de Massane

Le collectif d’habitants « Bien Vivre aux Hauts de Massane » s’est formé lors des derniers jours de septembre alors que plusieurs habitants apprenaient que la concertation pour le projet ANRU2 serait close le 1 octobre 2109. En effet, ce projet de rénovation urbaine inclut la construction de 50 logements dans une zone naturelle, dans le bassin versant de la Mosson. Cette zone se situe entre une portion fermée de la rue de Corse et la rue d’Ajaccio, ainsi que sur l’emplacement même du square d’Ajaccio (Power-point ANRU2 2019 p. 25, site mairie de Montpellier).

Dans l’urgence, une pétition manuelle a recueilli 131 signatures et de nombreux habitants ont très vite déposé leurs observations sur le registre de concertation pour le programme ANRU2.

La plupart des habitants sollicités pour la pétition ignoraient l’existence de ce projet mais aussi la concertation ouverte sur internet. De même, les informations officielles relatives à ce projet sont impossibles à obtenir: villas, logements sociaux, accession à la propriété, bâtiment R+x ? A-t-on le droit de construire en lieu et place d’un espace vert public: Le Square d’Ajaccio ?

Toute la zone à l’ouest de l’avenue du Comté de Nice ne fait pas partie du quartier des ‘Tritons’, elle n’est pas comprise dans les zones prioritaires de l’ANRU. Pourquoi et comment se retrouve-t-elle dans le projet ? Toutes ces questions restent sans réponses.

Les habitants s’élèvent avec force contre ce projet, dans une zone de pleine nature

La construction d’un nombre important de logements et la réouverture de la rue de Corse impliqueront de nombreuses nuisances qui avaient déjà été constatées auparavant.

  • Décharges sauvages généralisées dans la vallée

L’expérience le prouve depuis plusieurs années, et dans des situations similaires, aux abords des maisons bioclimatiques, rue de Sicile et avenue du Comté de Nice; les dépôts de déchets, encombrants, débris plastiques et alimentaires sont systématiques et absolument pas contrôlés.

  • Pollution automobile

50 logements signifient environ 100 voitures dans cet espace fragile. Parking, hydrocarbures (vidanges et garages sauvages), bruits, stationnements intempestif et abusifs seront inévitables.

  • Risques aggravés d’incendies dans un secteur très fragile (classé zone à haut risque)

En particulier à l’aplomb du magnifique vallon dit ‘Des Cèdres’. Mégots, barbecues, voitures incendiées. Pour exemples: le contrebas des maisons bioclimatiques est brûlé (non replanté); le contrebas de la rue de Sicile est brûlé (non replanté); Le contrebas du début de la rue de Corse est brûlé (échec total des replantations). Cet été 2019, incendie sur les versants de la Canalette.

  • Ruissellement et inondations

Lors des orages et épisodes cévenols, le ruissellement induit par la pente est très important. De gros travaux seront nécessaires sans pour autant garantir la sécurité des biens et des personnes. « Corsetage de la vallée de la Mosson ». Des constructions supplémentaires jouxtant les abords de la Mosson ne peuvent que nuire à l’équilibre écologique de la vallée. La rivière est déjà impactée par le pompage du golf de Juvignac et les débordements périodiques des bouches d’égouts (témoins les proliférations d’algues). Les bassins versants ont pour fonction l’absorption et l’épuration des eaux de ruissellement. Plus ils sont larges plus la rivière sera protégée des pollutions.

  • Destruction de la biodiversité

Ce projet aura des conséquences directes sur la zone construite – qui est reconnue comme une zone de reproduction d’une espèce de crapaud – et sur les zones limitrophes. La bétonisation et les débroussaillages dans la zone classée (Vallon des Cèdres) seront nécessairement élargis et impliqueront la disparition des espaces de nidification d’oiseaux et refuges de petites espèces, reptiles, rongeurs, insectes. Les Ecologistes de L’Euzière ont fourni sur cette zone une étude précise qui figure dans le dossier même de concertation ouvert au public. Les urbanistes et les autorités l’ont-ils lue ?

Ce projet est en contradiction avec les engagements publics de la métropole de Montpellier, la SERM, et L’ANRU2

Dans son Manifeste pour Montpellier, une ville écologique et humaniste, la métropole et la ville « s’engagent à assurer la résilience aux risques, accroître le patrimoine arboré ». La protection de la biodiversité, la lutte contre le dérèglement climatique, sont des thèmes sans cesse mis en avant par la mairie et la métropole. Ce projet de construction est en totale contradiction avec ces déclarations. En bétonnant une zone naturelle, en augmentant les risques d’incendie, d’inondation, de pollution, elles vont à l’inverse de leurs engagements !

De même, les engagements pris par le plan ANRU2 Mosson: « Améliorer la qualité de vie au quotidien en remettant la nature et le paysage au cœur du quartier ».

Et ceux pris par le plan stratégique SERM, Réenchanter la ville 2019/2021: « Dessiner une nouvelle perspective urbaine écologique et inscrire chacune de nos opérations dans une démarche toujours plus vertueuse ».

Peut-on valoriser la nature en la mettant en danger, mettre le paysage au cœur du quartier en détruisant ce même paysage ?

Il faut rappeler que la métropole s’est engagée dans le ScoT 2018/2019 à faire de ses priorités la protection de la biodiversité et la mise en valeur des paysages.

De plus Monsieur Saurel, maire de Montpellier et président de la métropole, s’était également engagé lors de la réunion publique du 4/4/2109 à aménager les abords de l’avenue du comté de Nice et de la rue de Corse pour prévenir les décharges sauvages.

Les Hauts de Massane n’ont pas besoin de nouveaux logements,qu’ils soient sociaux ou pas, R+1+2+3+4, ce quartier en est très largement et suffisamment pourvu. La construction de 40 ou 50 logements sous forme de villas apportera exactement les même nuisances.

Pollution, isolement, insécurité seraient ils les maîtres-mots du nouveau plan ANRU ?

Ce paysage n’appartient pas seulement aux riverains; il appartient à tous, pailladins, montpelliérains, grabellois. Chacun peut venir y admirer l’harmonie des collines ou les passages des oiseaux migrateurs ou simplement promener son chien. Dés les premiers beaux jours, les vacanciers occupants des locations sont plus nombreux qu’on ne croit (photo) dans cette portion de nature dans Montpellier même. La nature aussi est facteur de cette mixité si chère à nos décideurs politiques !

Cet espace doit être classé en zone verte et préservé de toutes constructions

un espace de nature à protéger

Alors oui, aménageons un véritable lieu de paix et de bien être! Aménageons-le en une zone naturelle de loisir, jogging, promenade piétonne et vélos. Installons une table d’orientation pour profiter pleinement de la vue sur le Pic St Loup, Grabels, le mont St Baudile. Créons une « Ramblas-coucher-de-soleil »; ils sont vraiment magnifiques sur le plateau de Bel air. Ainsi, la ville pourra, à juste titre, revendiquer sa modernité, ses engagements dans la protection de la nature, ses actions dans le développement durable, et agir réellement pour le bien vivre de tous !

Collectif Bien Vivre aux Hauts de Massane

Ci-dessous le lien pour signer et faire signer la pétition, nos courriers à toutes les instances concernées étant pour le moment sans réponses.

http://chng.it/c75KHWnZhg