Quelles leçons tirer des inondations de l’automne 2014 ?

Montpellier, le 30 juin 2015

L’Hérault a été frappé durant l’automne 2014 par 3 épisodes méditerranéens très intenses: en quelques jours il a plu autant qu’en une année moyenne. Il s’en est suivi des inondations qui ont entraîné la mort de 4 personnes à Lamalou-les-bains et de gros dégâts matériels dans des communes de la métropole montpelliéraine, notamment Grabels. Il est apparu à cette occasion que la gestion du risque d’inondation dans notre département n’était pas à la hauteur des enjeux. Les mécanismes de protection contre les inondations (digues, bassins de rétention, bras déversoirs…) se sont révélés pour la plupart soit insuffisants, soit inadaptés. La violence des inondations directement liée au ruissellement des eaux de pluie sur des sols imperméabilisés a été largement sous-estimée. La prévision météo et les mécanismes d’alerte n’ont pas bien fonctionné. La gestion de crise par la préfecture, en particulier la communication en direction des communes, des automobilistes, des parents d’élèves, des responsables d’établissements scolaires et universitaires a été calamiteuse.

Le changement climatique est déjà responsable de l’augmentation de 30% de l’intensité des épisodes méditerranéens sur les 50 dernières années. Les inondations sont désormais des inondations éclair où tout est plus fort et plus rapide. Que faire dans ce contexte nouveau pour protéger les personnes et les biens du risque d’inondation ? Partout en France, les pouvoirs publics commencent à prendre conscience qu’il n’est pas possible d’empêcher les inondations les plus violentes en artificialisant les cours d’eau par l’endiguement, les barrages et la chenalisation. Il s’agit désormais de limiter les impacts des inondations sur les personnes et les biens. Comment ? En restaurant des zones humides, en facilitant l’infiltration de l’eau dans les zones d’expansion de crue, et en développant une culture du risque et une résilience dans les communes. Or, ce n’est pas la voie choisie dans notre département comme le démontrent plusieurs projets d’urbanisme récents : gare de la Mogère avec le futur quartier OZ1, Oxylane, ZAC Caylus… La gestion du risque d’inondation reste toujours subordonnée à une politique d’urbanisation effrénée. Pourtant continuer cette politique d’urbanisation ne peut que conduire à des inondations faisant plus de victimes et de dégâts.